Prétendues ingérences marocaines en Belgique: une enquête ouverte

Publié le
Maroc,belgique,Mohamed ameur,RTBF,Le soir,Qatargate,Bruxelles,corruption,Sahara
©DR

Alors que l’on pensait le dossier Qatargate clos, voilà qu’un nouveau feuilleton judiciaire déclenché par le parquet belge suite à des prétendues ingérences marocaines dans la vie politique belge, vient remettre les compteurs à zéro et menace de perturber le paisible ciel des relations bilatérales entre le Rabat et Bruxelles. 

Selon RTBF, la radio-télévision publique belge, et le journal Le Soir, le parquet belge a ouvert fin mars dernier une information judiciaire relative à de possibles ingérences marocaines en Belgique. Selon ces médias, cette démarche intervient après que l’office central pour la répression de la corruption (OCRC), une division d’enquête judiciaire, a rédigé fin décembre un procès-verbal initial au lendemain de la diffusion, lors du magazine « Investigation » sur RTBF, d’un reportage autour des supposées ingérences du Maroc dans la vie politique belge.  

Le programme évoquait même des cas de corruption dite “publique” à l’égard de députés belges de la part des autorités marocaines. L’idée de cette émission consacrée entièrement aux dirigeants marocains a été inspirée par le fameux Qatargate, qui a ébranlé le Parlement européen en 2022.  

Le reportage ne fait pas dans la dentelle: “L’enquête judiciaire sur ce scandale fait apparaître des indices et des témoignages sur le rôle joué par un autre Etat: le Maroc. Le pays serait à l’origine de ces pratiques de corruption”, lance d’emblée le magazine. De même, le teaser annonce déjà la couleur: “La Belgique est-elle sous influence de la diplomatie marocaine?” La messe est dite!

Et c’est l’ambassadeur du Maroc en Belgique, Mohamed Ameur, qui est dans la ligne de mire de ce reportage. En somme, le documentaire reproche au diplomate marocain de « tisser des liens étroits avec les mandataires belges« , parlant de « pratiques qui mettent à mal la démocratie en Belgique« .

Lire aussi. Qatargate: la crédibilité de l’enquête mise en cause après le départ du juge Claise

Mais en toile de fond, c’est le dossier du Sahara qui dérange la chaîne publique belge. C’est de la sorte que les “enquêteurs” de ce reportage désavouent Ameur parce qu’il défend, âprement, les intérêts du Maroc et contre les agissements du Polisario dans les couloirs européens. Le Maroc est extrêmement présent en Europe”, lance l’un des interviewés en guise de reproche.   

Les amis du Maroc sont accusés de “faire de la propagande pour le compte de l’Etat marocain”, comme l’avait affirmé le journaliste à une députée belge d’origine marocaine. “Les Marocains ont tendance à acheter les gens”, lance cet autre analyste. Et qui mieux que des calomniateurs notoires du Maroc, à l’image d’Ignacio Cembrero, le journaliste espagnol damné sous nos latitudes, pour conforter cette thèse. Voilà en somme les preuves brandies par cette enquête, agrémentées de quelques mails, pour prouver que les autorités marocaines s’immiscent, à coups de largesses, voire de prétendues “menaces”, dans la vie politique belge.  

Faut-il s’attendre à un coup de froid entre Rabat et Bruxelles après cette action judiciaire ? “La justice va faire son travail et elle arrivera à la conclusion qu’il n’y a pas de preuves concluantes, si ce n’est pas des suppositions et un tissu de conjectures, et l’affaire sera classée sans suite”, nous confie cette source marocaine au fait des rouages de la politique européenne.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Prétendues ingérences marocaines en Belgique: une enquête ouverte

S'ABONNER
Partager
S'abonner