Pourquoi Mustapha Lakhsem est dans de beaux draps?

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Mustapha Lakhsem
Mustapha Lakhsem. DR

Après avoir paralysé le conseil de la commune d’Imouzzer Kandar dont il n’a plus la majorité, l’ancien champion de kick-boxing se voit sous le coup d’une plainte pour diffamation.

Lui, c’est Mustapha Lakhsem, ancien champion de kick-boxing converti dans la politique. Élu en 2021 dans la circonscription d’Imouzzer Kandar (province de Sefrou) sous la bannière du Mouvement Populaire (MP), ce trublion fait le buzz depuis quelques jours. L’homme s’est forgé l’image d’un “maire anti-corruption” qui lutte contre ce qu’il appelle “les pratiques douteuses”. Sur les réseaux sociaux, Mustapha Lakhsem est même devenu une icône surtout lorsque son avenir politique commençait à s’assombrir.

Les campagnes de soutien et les hashtags tels que “on est tous Mustapha Lakhsem” se multiplient. Et à chaque sortie médiatique, l’ancien athlète enfonçait le clou en accusant les membres du conseil qu’il dirige d’être tous pourris, y compris et surtout ceux de sa majorité. D’ailleurs, l’ancien MRE, né en Allemagne, a perdu cette majorité. A Imouzzer Kandar, l’opposition possède 17 sièges sur un total de 28.

Et comme les malheurs ne viennent jamais seuls, Mustapha Lakhsem fait face aujourd’hui à des poursuites judiciaires puisqu’il est sous le coup d’une plainte déposée par le gouverneur de Sefrou. Lundi, il a été entendu par le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Sefrou qui a décidé de le poursuivre en état de liberté provisoire sous caution judiciaire. Il devra s’acquiter d’une caution de 50.000 DH. L’intéressé dit qu’il refuse de payer.

 

Cette affaire pourrait s’apparenter à une simple histoire d’accusation et de poursuite en diffamation, mais à en croire les éléments de la plainte, c’est encore plus complexe qu’il n’y paraît.

Si le gouverneur de Sefrou, Omar Touimi Benjelloun, a décidé d’attaquer en justice l’ancien boxeur, c’est parce que ce dernier l’accuse d’être responsable des dysfonctionnements que connaissent certains projets. Le maire a même dit avoir subi des pressions par certains responsables pour octroyer des marchés à des sociétés spécifiques.

Dans son édition du mercredi 5 avril, le quotidien Al Akhbar révèle que Lakhsem avait adressé une lettre au ministre de l’Intérieur lui demandant de charger l’inspection générale de ce département d’auditer plusieurs projets réalisés dans le cadre du programme de la réhabilitation urbaine de la ville d’Imouzzer Kander.

Mustapha Lakhsem, un maire sans majorité

Sauf que, précise le journal, ces projets faisaient l’objet de conventions déjà signées par la commune. Il s’agit d’une convention scellée avec plusieurs ministères dont la cérémonie de signature de la première a été présidée, le 2 avril 2009, par le roi Mohammed VI pour une enveloppe de 121,5 MDH. Et une deuxième signée en 2015 et concerne la réalisation de plusieurs projets d’un coût total de 216,5 millions de dirhams.

Le gouverneur a, lui aussi, écrit au ministère de l’Intérieur lui demandant de dissoudre le conseil de la commune et de révoquer son président, Mustapha Lakhsem, nous apprend le journal. Et de préciser que Abdelouafi Laftit a dépêché une équipe d’inspection générale pour auditer le conseil communal d’Imouzzer Kandar, paralysé quelques mois. Les élus n’ont pas pu voter le budget 2023 en octobre dernier, ni encore moins valider de plan d’action de la commune.

Dans une mauvaise posture, politique et judiciaire, Mustapha Lakhsem, est toujours soutenu par le Mouvement Populaire, actuellement dans l’opposition. Dans un communiqué diffusé mardi 4 avril, le parti dirigé par Mohamed Ouzzine dit renouveler sa confiance au maire d’Imouzzer, «une des compétences issues des Marocains du monde, connu pour son attachement aux constantes de la Patrie».

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