Pete Buttigieg, star montante des démocrates, sur la route de la Maison Blanche
Publié leA 37 ans, le jeune maire ouvertement gay d’une ville moyenne des bassins industriels américains, devenu un phénomène de ce début de campagne présidentielle, a lancé officiellement ce dimanche sa candidature à l’investiture démocrate pour 2020.
Une longue file d’attente s’était formée dans une ancienne usine automobile de South Bend, ville de l’Indiana où Pete Buttigieg a sonné ce dimanche le début officiel de la mobilisation derrière son nom pour l’investiture démocrate. «Il représente une nouvelle génération de leadership démocrate. Nous adorons sa vision», s’est réjouie Jenn Watts, 35 ans, avec sa fille de trois ans perchée sur ses épaules. Il y avait plus de monde que de places disponibles dimanche, alors une partie de la foule est restée à l’extérieur, sous la pluie, et devait regarder le discours sur grand écran.
Près de trois mois après le lancement de son comité exploratoire pour une candidature, les résultats sont au-dessus de ses espérances: Pete Buttigieg est bien l’étoile montante de cette course démocrate vers la Maison Blanche. Ce polyglotte – il a appris sept langues – a récolté 7 millions de dollars de contributions, davantage que la plupart de ses concurrents, et figure à la troisième place dans les derniers sondages pour les primaires de l’Iowa et du New Hampshire, les premiers États à voter.
Running down the line at the #buttigieg announcement in #southbend pic.twitter.com/nSnONRMJw8
— Jennifer Weingart (@jen_weingart) April 14, 2019
Pete Buttigieg, le jeune maire ouvertement gay d’une ville moyenne des bassins industriels américains, devenu un phénomène de ce début de campagne présidentielle, a lancé officiellement ce dimanche sa candidature à l’investiture démocrate pour 2020. «Mon nom est Pete Buttigieg», a déclaré le trentenaire en bras de chemise. «On m’appelle ‘Mayor Pete’ (Pete le maire). Je suis un enfant de South Bend, dans l’Indiana, et je me présente à l’élection présidentielle américaine.» À 37 ans, ce millennial diplômé d’Harvard, aux positions progressistes, qui a servi en Afghanistan, ne cache désormais plus ses ambitions: déloger Donald Trump de la Maison Blanche.
Un patronyme difficilement prononçable
«On vend un mythe aux communautés rurales et industrielles: le mythe selon lequel on pourrait arrêter le temps et revenir en arrière», a-t-il clamé devant une foule en liesse, en référence au slogan de Donald Trump martelé depuis des années: «Rendre sa grandeur à l’Amérique».
«Ici c’est le moment, probablement l’unique moment dans l’histoire américaine, où il pourrait être logique que quelqu’un de mon âge, ayant l’expérience du Midwest industriel (…) apporte quelque chose qui aidera réellement les Américains», a-t-il dit sur NBC dimanche dernier. Car Pete Buttigieg, né dans cette ville de l’Indiana, vient de ces territoires qui ont fait basculer l’élection en faveur de Donald Trump en 2016, la «Rust Belt», cette ceinture de la rouille située au nord-est des États-Unis et abîmée par le déclin des industries.
Malgré un patronyme difficilement prononçable – «BOOT-edge-edge», conseille la bio de son compte Twitter – «Mayor Pete» (Pete le Maire) s’est donc fait un nom dans cette campagne. Favorable à l’abolition de la peine de mort, il est pour que la couverture santé soit étendue à tous les Américains et prosyndicats. Ce joueur de piano classique attire l’attention médiatique. La fascination est en partie liée à ce que signifierait son entrée à la Maison Blanche. Pete Buttigieg deviendrait alors le plus jeune et premier président ouvertement homosexuel des États-Unis.