Le nombre de victimes grimpe à « 330.000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l’Eglise catholique » (aumôneries, enseignants dans les écoles catholiques, mouvements de jeunesse), a ajouté le président de cette commission, Jean-Marc Sauvé, en présentant son rapport à la presse.
« Ces nombres sont bien plus que préoccupants, ils sont accablants et ne peuvent en aucun cas rester sans suite », a commenté M. Sauvé.
Les chiffres cités résultent d’une estimation statistique comprenant une marge de plus ou moins 50.000 personnes, a encore indiqué le président de la Commission indépendante sur les abus de l’Eglise (Ciase).
L’Église catholique a manifesté « jusqu’au début des années 2000 une indifférence profonde, et même cruelle à l’égard des victimes » de pédocriminalité, a ajouté Jean-Marc Sauvé, qui a pris la tête de cette commission indépendante en 2018.
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De 1950 aux années 2000, « les victimes ne sont pas crues, entendues, on considère qu’elles ont peu ou prou contribué à ce qui leur est arrivé », a-t-il ajouté, en rendant publiques les conclusions de ses travaux, devant l’épiscopat, les ordres religieux et des responsables d’associations de victimes.
Cette commission, composée de 22 membres, a en outre dénoncé un phénomène au « caractère systémique ».
Elle a proposé de « reconnaître la responsabilité de l’Eglise ». « Le premier (principe directeur recommandé par la commission) consiste à reconnaître la responsabilité de l’Eglise dans ce qui s’est passé depuis les origines », a déclaré Jean-Marc Sauvé.
Elle a en outre demandé une « réparation » financière pour toutes les victimes.