Paris: la justice suspend une interdiction de rassemblement 

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Paris
Image illustration (Photo AFP)

À Paris, le tribunal administratif a annulé samedi un arrêté du préfet de police interdisant des rassemblements, jugeant qu’il portait atteinte à la liberté de manifester, selon l’ordonnance du juge des référés consultée par l’AFP. 

Saisi en urgence par plusieurs organisations dont la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Syndicat des avocats de France (SAF) et Solidaires, le tribunal a estimé que l’interdiction générale de manifester dans plusieurs secteurs de Paris n’était « ni nécessaire ni proportionnée à la préservation de l’ordre public ».

L’arrêté du préfet de police Laurent Nuñez visé, publié vendredi, interdisait de manifester entre samedi à 17h00 et dimanche à 3h00 du matin dans plusieurs secteurs de Paris, proches de lieux de pouvoir ou ayant été ces dernières semaines le lieu d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Il interdisait également, aux abords et au sein des manifestations, le port d’engins pyrotechniques, de substances dangereuses ou « d’équipements de protection destinés à mettre en échec » le maintien de l’ordre.

Interdictions disproportionnées à Paris

Le tribunal administratif a jugé ces deux interdictions disproportionnées, soulignant que plusieurs manifestations déclarées samedi à Paris se sont déroulées sans heurts.

La LDH, le SAF et le Syndicat de la magistrature reprochaient à la préfecture de police d’avoir pris « en catimini », « sans que personne n’en soit informé », des arrêtés quotidiens interdisant les rassemblements dans une grande partie du centre de la capitale.

Lire aussi. Retraites: troisième soir de tension à Paris, 81 arrestations

Celui interdisant les « rassemblements non déclarés » entre lundi dernier 17h00 et mardi 03h00 a par exemple été publié à 17h30.

« Pourquoi ne pas faire connaître et rendre clairement lisibles les arrêtés si le but est que les gens ne manifestent pas ? », s’était interrogé le SAF.

« Pas de retraite à 64 ans, ni pour nous, ni pour nos enfants »: derrière la banderole de tête, au moins 6.000 personnes, selon les syndicats, et 3.100 selon la préfecture, ont défilé dans le calme samedi à Vire, sous la pluie et le vent, pour dénoncer la réforme des retraites.

« On veut venir exprimer notre colère (…) C’est plus possible les 49.3 à répétition. On n’est plus en démocratie », considère Anthony Mosconi, 34 ans. Non syndiqué, cet employé d’un supermarché est venu depuis Flers (Orne), à une trentaine de kms, avec sa compagne et ses deux enfants de 3 et 4 ans.

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