Vidéo. Bonnes feuilles: Bilal Talidi décrypte "le séisme politique"

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Ancien éditorialiste d’Attajdid, journal porte-voix du Parti de la Justice et du Développement (PJD), le politologue Bilal Talidi, connu pour être proche d’Abdelilah Benkirane, analyse dans son nouvel ouvrage « le séisme politique » (expression utilisée par le roi dans son discours d’ouverture du Parlement en septembre dernier), la mise à l’écart de l’ancien chef du gouvernement après le blocage des tractations post-scrutin du 7 octobre et son remplacement par Saad Eddine El Othmani. Extraits choisis.

Chabat, la carte qui a affaibli Benkirane
« Benkirane avait peut-être tort d’aller vite en annonçant dès le départ l’inclusion du Parti de l’Istiqlal dans sa majorité. Il pouvait mener les tractations dans le cadre de la majorité sortante, pour arriver à réaliser sa vision, du moment où il a enregistré une avancée électorale, face au recul du Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Mouvement populaire (MP) ».
« Benkirane n’avait pas de choix à suivre pour maintenir sa position de garder le parti de l’Istiqlal dans sa majorité gouvernementale, en effet Hamid Chabat ne l’a pas aidé en refusant d’annoncer sa démission du parti après ses déclarations (…) Benkirane pouvait dans ce cas justifier sa position et gêner ses adversaires politiques, vu que les communiqués officiels s’adressaient à la personne de Hamid Chabat sans toucher l’organisme politique qu’il présente ».

 
Comprendre le limogeage de Benkirane par Mohammed VI
« L’institution monarchiste ne suivait pas au début la logique de la mise à l’écart de Benkirane et du rôle politique du PJD à la tête du gouvernement, et ce pour des raisons stratégiques liées à la stabilité politique du Maroc, et le besoin d’une base sociale solide qui permettra l’achèvement des réformes structurelles. La monarchie souhaitait en même temps la mise en place d’un gouvernement qui ne prépare pas le terrain à une victoire écrasante du PJD lors des législatives de 2021: un gouvernement composé de quatre partis, dont l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ».
« Son attachement (de Benkirane) au rejet de l’USFP a poussé les lobbies opposés à la réforme à mettre la pression sur l’institution monarchique pour qu’elle mette fin au rôle de Benkirane en tant que chef du gouvernement, et aller plus loin pour freiner l’hégémonie politique du PJD. Pour des raisons stratégiques, citées auparavant, le roi a choisi de résister à ces pressions en maintenant le PJD à la tête du gouvernement avec la nomination d’une nouvelle personne (du PJD) à la place de Benkirane ».
L’avenir politique de Benkirane
« Trois signes donnent une idée sur son avenir politique: son refus de prendre la retraite politique, son refus de quitter le PJD, son refus de prendre une position dans les institutions officielles et partisanes. Dans l’ensemble, ces signes insinuent un choix politique qui veut continuer son chemin réformateur dans le cadre d’une triple équitation: la coopération avec l’institution monarchique, le maintien de la stabilité et la réforme progressive »

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