En quatre temps, voici la trame du feuilleton judiciaire de ce Ramadan

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Le nouveau siège de la BNPJ à Casablanca. DR.

Ce mois de ramadan ne déroge pas à la règle. Nous le vivrons au rythme de multiples scandales et il y en a de tout: du médecin bienfaiteur présumé escroc au politique présumé pourri jusqu’aux os, en passant par des banquiers. Les détails.

Cela ne se passe ni à la télé, ni au cinéma et moins encore sur Netflix. Mais dans la vie réelle avec du pain sur la planche pour les services de la police judiciaire et, en premier lieu, les équipes de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), et les parquets (ministère public) qui supervisent leur action.  Des scandales, on en a déjà à la pelle pour ce mois de ramadan. Les suspects ne sont ni n’importe, ni ne sont poursuivis pour vol à l’étalage. Florilège.

Dr. Tazi, la descente aux enfers?

Le milieu médical n’en croit pas ses oreilles et il a toujours la gueule de bois. Samedi dernier, le célèbre chirurgien El Hassane Tazi, qui dirige une non moins célèbre clinique à Casablanca, est arrêté par la BNPJ, “pour leur implication présumée dans une affaire d’escroquerie et de faux et usage de faux en lien avec des factures de soins médicaux”, précise un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). 

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En plus du célèbre praticien, 7 autres personnes ont été arrêtées dont sa propre femme.L’enquête a révélé l’implication des mis en cause dans la constitution d’une bande criminelle visant à collecter des sommes d’argent auprès de bienfaiteurs sous couvert de s’acquitter des frais d’hospitalisation de patients démunis, soignés dans la clinique où exercent la majorité des suspects qui gonflaient frauduleusement les factures afin de soutirer d’importantes sommes d’argent”, précise la DGSN. Pour le moment, 5 des prévenus sont sous écrou.

“Petit bateau” ne coule pas tout seul

Elbabour Sghir est député de Settat, élu sous les couleurs de l’Union constitutionnelle de Mohammed Sajid. Début janvier, cet homme d’affaires prospère a été arrêté par la BNPJ. Il lui est reproché d’avoir monté l’une des plus grandes arnaques de l’histoire du Maroc: avec des complices, il aurait créé plusieurs sociétés-écrans pour escroquer des banques, des fournisseurs… Au total, il aurait réussi à extorquer à ses victimes, dont une grande banque de la place, près de 600 millions de dirhams, soit 60 milliards pour ceux qui préfèrent compter en centimes.

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Dans un premier procès, pour escroquerie, il a été condamné par le tribunal de première instance à cinq ans de prison ferme. Et, en prison, il attend l’issue de la grande enquête qui a fait tomber plusieurs têtes et pas des moindres. L’un des derniers responsables à avoir été interpellés est M’Fadel Lahssaini, DG de BOA. 

Le seigneur de Oulad Tayeb

Changement de décor et de direction pour la région de Fès. Cette région a connu, depuis quelques années, l’arrivée sur sa scène politique d’un véritable OVNI: Rachid El Fayek, président de la commune rurale de Oulad Tayeb. De petite commune rurale enlisée dans une série de problèmes, Oulad Tayeb est devenue un véritable pôle urbain où l’anarchie est visible partout.

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Récemment, Rachid El Fayek, également parlementaire RNI, a été arrêté avec sept autres personnes dont des membres de sa famille (deux frères, entre autres). Au moins 16 autres individus seraient aussi concernés et dont des hommes politiques et des entrepreneurs. Tous seraient impliqués dans une vaste opération de spoliation foncière, de graves violations des législations sur l’urbanisme, faux…

Un séisme à la Santé

Et ce séisme est d’une terrible magnitude. Le 30 mars, le Procureur général du roi près la Cour de Casablanca annonçait l’ouverture d’une enquête judiciaire au sujet de “soupçons de fraude dans l’exécution et la passation de marchés publics dans des institutions relevant du secteur de la santé”.  

Sur la base de l’enquête préliminaire, des poursuites sont engagées contre 18 fonctionnaires du ministère de la Santé, dont des directeurs centraux, et 13 chefs d’entreprises et leurs employés. Sur les 31 individus en question, 19 ont été placés en détention en attendant l’issue d’une enquête qui pourrait apporter d’autres grosses surprises.

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Affaire politico-judiciaire qui tombe sous le coup des lois sanctionnant les crimes financiers, certaines sources affirment que l’enquête est partie sur la base d’une plainte déposée par Khalid Aït Taleb en 2019. D’autres renvoient à un rapport particulièrement accablant de la Cour des comptes. Nous serons fixés à la fin de l’enquête toujours en cours par la BNPJ.

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