Manque de pluie: Les agriculteurs inquiets craignent une mauvaise récolte

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Le Maroc et ses agriculteurs ont soif. Les professionnels du secteur attendent impatiemment des pluies durant les semaines à venir, par risque de se retrouver avec une mauvaise récolte.

Les pluies se font rares au Maroc. Et malgré quelques précipitations prévues à partir de ce vendredi, à Casablanca, Rabat, Fès, Nador et Oujda, la situation demeure inquiétante surtout au niveau de la frange sud du pays.

Dans le nord du pays, la situation ne semble tout de même pas inquiéter les agriculteurs. Contacté par H24, Mohamed Zouini, un producteur de la région de Beni Mellal affirme que bien que «le retard des pluies soit effectif, il n’y a pas de déficit hydrique sur la frange nord». Dans ce sens, «les céréales déjà semés ne souffrent pas», indique notre interlocuteur.

Néanmoins, la frange sud, à savoir, la région de Chaouia-Ouardigha, le Haouz, Tadla et Sous Massa, «pâlit de graves problèmes, il y a là un réel déficit hydrique», explique Zouini. «Les gens qui ont été courageux et ont semé, tirent la langue, mais la récolte n’est pas encore compromise», poursuit-il.

Agriculteurs tributaires de la pluie

Les agriculteurs restent donc optimistes, en attendant des pluies pour les semaines à venir. C’est le cas, de Nabil Assem, agriculteur installé dans la région de Doukkala-Abda, qui affirme que «l’inquiétude est là, étant donné que nous restons tributaires de la pluie».

«Bien que l’année ait  bien démarré, cela fait trois semaines que nous n’avons pas eu de pluies. S’il y a de la pluie dans les jours qui viennent, nous pourrons alors comme l’année dernière nous en sortir avec une récolte passable pour les céréales, mais si nous n’avons pas de pluies elle risque de ne pas être bonne», lamente-t-il.

Temporisant, celui installé à Béni Mellal affirme tout de même que «grosso modo ce n’est pas alarmant, bien qu’à cause des retards, nous sommes un peu inquiets». Les deux se rejoignent à affirmer qu’il «faudra encore attendre deux à trois semaines avant de s’alarmer».

Il est à noter que cette situation, loin d’être nouvelle, ne devrait que s’accentuer durant la décennie à venir.  En effet, dans un rapport sur les perspectives agricoles du Maroc en 2030, «le changement climatique aura des conséquences graves à l’horizon 2030, même en cas de renforcement probable des engagements internationaux», affirmait le HCP.

Pire encore, «le changement climatique, par ses conséquences sur les ressources en eau et sur la désertification, va aussi fortement peser sur l’agriculture nationale et accentuer les risques de rupture», notait le rapport.

En effet, à l’horizon 2030, l’hypothèse retenue est : «une augmentation de la température moyenne qui pourrait tendre vers 1°C ; une accentuation et une plus grande fréquence des sécheresses, canicules et phénomènes orageux ; une extension de l’aridification (qui toucherait aussi la rive nord de la Méditerranée) ; la désertification de nombreuses zones d’occupation humaine dans le semi-aride», poursuit le rapport.

En chiffres, «les ressources en eau du pays, aussi bien superficielles que souterraines, devraient connaître une baisse tendancielle supplémentaire qui pourrait être de l’ordre de 15 à 20 % à l’horizon 2030» précisait le HCP.

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