Mali: libération du Sud-Africain enlevé par Al-Qaïda en 2011
Publié lePrès de six ans après son enlèvement, le Sud-Africain Stephen McGown, kidnappé par Al-Qaïda avec trois autres touristes à Tombouctou dans le nord du Mali, a été libéré fin juillet et se trouve actuellement en Afrique du Sud, ont annoncé jeudi les autorités.
« Notre compatriote Stephen McGown a été libéré le 29 juillet 2017. Nous sommes heureux qu’il soit libre », a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, lors d’un point presse à Pretoria.
Il est de retour en Afrique du Sud et a retrouvé sa famille, a précisé à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Clayson Monyela.
L’ancien otage suit actuellement un examen médical de routine, a ajouté Mme Nkoana-Mashabane sans donner de précisions sur les circonstances de sa libération.
« La famille (de M. McGown), le gouvernement, le peuple sud-africain et la communauté internationale ont fait campagne pour sa libération. Nous sommes heureux d’annoncer que ces efforts ont abouti. Nous lui souhaitons un excellent retour chez lui », a-t-elle seulement déclaré.
La ministre s’est dite « ulcérée par les activités des groupes comme Al-Qaïda, l’Etat islamique (…) qui kidnappent des citoyens innocents. Souvenez-vous qu’il était un simple touriste à Tombouctou ».
Dans un communiqué, le gouvernement sud-africain a également remercié « le gouvernement malien et les organisations non-gouvernementales (…) pour leurs efforts qui ont permis la libération de M. McGown ».
« Stephen rentre chez lui et découvre que sa mère n’est plus là. C’est très très dur pour eux », a déclaré sur la chaîne Enca Imtiaz Sooliman, le directeur de Gift of the Givers, une ONG sud-africaine qui avait envoyé en 2015 un négociateur pour obtenir la libération du jeune homme.
La mère de Stephen McGown est décédée en mai d’une maladie chronique.
M. McGown, 42 ans, avait été kidnappé à Tombouctou, dans le nord du Mali, le 25 novembre 2011.
Ce jour-là, un groupe d’hommes armés avait fait irruption sur la terrasse d’un hôtel fréquenté par des Occidentaux. Un Allemand avait tenté de résister et été tué.
Le commando avait ensuite emmené M. McGown, ainsi que deux autres touristes Sjaak Rijke – un Néerlandais libéré en 2015 par les forces françaises – et un Suédois Johan Gustafsson relâché fin juin 2017.
L’enlèvement avait été revendiqué par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Fin juin 2017, quelques jours après la libération de Johan Gustafsson, le père de Stephen McGown avait assuré à l’AFP que son fils allait « bien » et qu’il ne subissait pas de mauvais traitements.
Le mois dernier, Al-Qaïda avait publié une vidéo de six otages étrangers, dont M. McGown, où le groupe jihadiste assurait qu’aucune négociation n’avait commencé pour leur libération.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils ont depuis été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.