Maïs: la faiblesse de la récolte américaine fait flamber les cours

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Un champ de maïs. DR

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a revu sensiblement à la baisse lundi son estimation de la récolte annuelle de maïs aux Etats-Unis, une annonce qui a porté les cours à leur plus haut niveau depuis fin juin. 

L’USDA prévoit désormais une production de 354 millions de tonnes, contre 364 dans son dernier rapport, baptisé WASDE, publié en août.

Cette contraction est attribuable à une baisse des rendements, ainsi qu’à la réduction des surfaces récoltées.

Une partie des régions de culture de la graminée a en effet été gravement touchée par la sécheresse qui frappe l’Ouest du pays depuis plusieurs mois, notamment le Nebraska et le Kansas.

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« Ils ont intégré le fait que les rendements américains n’étaient pas terribles », a commenté Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel, pour qui « ils n’y ont pas été de main morte ». « Du coup, ça fait baisser les perspectives de stocks, ce qui est un élément de soutien » au cours.

Après la publication du rapport, le cours du maïs pour livraison en décembre a pris de la hauteur et frôlé le seuil symbolique des 7 dollars le boisseau (environ 25 kg), qu’il n’a plus dépassé depuis le 23 juin.

« Ils ont taillé dans la demande », a par ailleurs souligné Don Roose, de US Commodities, relevant que l’USDA avait diminué de près de 4 millions de tonnes son estimation de la demande de maïs aux Etats-Unis, ce qui a atténué l’effet sur les prix.

Cet abaissement, en particulier des prévisions de consommation animale et de production d’éthanol, a limité l’impact sur les stocks de fin de campagne, attendus en repli d’un peu plus de 4 millions de tonnes.

Aucun autre pays ne compense le recul de la production américaine. L’USDA voit l’Ukraine augmenter sa récolte de 1,5 million de tonnes, mais pour n’en exporter qu’un tiers.

Ajustement des anticipations

« On reste sur des niveaux extrêmement confortables quand même » de production et de disponibilité du maïs au niveau mondial, a tempéré Gautier Le Molgat.

L’ajustement des anticipations a été appuyé également pour le soja, avec une production américaine désormais inférieure de plus de 4 millions de tonnes au chiffre du précédent rapport, en juillet.

Là encore, la fonte des rendements a été partiellement compensée par une contraction de l’estimation de demande aux Etats-Unis.

Elle n’en a pas moins fait bondir le cour du soja, qui a pris jusqu’à 5,52% en séance et atteint son plus haut niveau depuis un mois, à 14,9025 dollars le boisseau (27 kg).

Côté blé, dont les récoltes sont déjà achevées aux Etats-Unis et en Europe, les prévisions ont été rehaussées pour l’Ukraine et la Russie de respectivement un et trois millions de tonnes.

« On voit bien que le bassin de la mer Noire a finalement été une zone de production très au rendez-vous cette année », malgré les craintes liée à l’invasion de l’Ukraine.

Pour autant, les estimations d’exportations de ces pays n’ont pas été modifiées, « malgré les perspectives qu’on a avec les corridors » qui ont permis, depuis début août, de reprendre le transport maritime depuis l’Ukraine.

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