Le Sénat espagnol met son veto à la loi d’amnistie des indépendantistes catalans

Le Sénat espagnol, contrôlé par l’opposition de droite, a mis comme convenu mardi son veto au projet de loi d’amnistie des indépendantistes catalans, un rejet symbolique qui n’empêchera pas la Chambre des députés de l’adopter définitivement dans les semaines à venir.

« La proposition de veto » de ce projet de loi, présentée par le Parti Populaire (PP, droite), « a été approuvée » à 149 voix contre 113, a annoncé le président de la chambre haute, Pedro Rollán, à l’issue du vote.

Le texte va revenir maintenant devant les députés, qui l’ont approuvé en première lecture au mois de mars et l’adopteront définitivement dans les semaines à venir.

Le Sénat espagnol ne peut pas bloquer une loi mais il peut l’amender ou y mettre son veto. Un veto qui doit être levé par une majorité absolue des députés dans les deux mois, ou par une majorité simple une fois ce délai écoulé.

Ce projet de loi d’amnistie a été arraché par les partis indépendantistes catalans au Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, en échange du soutien indispensable de leurs députés à sa reconduction pour un nouveau mandat de quatre ans en novembre.

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Qualifiée par Sánchez de mesure « courageuse et nécessaire », l’amnistie bénéficiera en premier lieu à Carles Puigdemont, chef de file de la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017, qui s’est enfui en Belgique afin d’échapper à la justice espagnole.

Plusieurs autres dirigeants indépendantistes avaient été condamnés à des peines de prison avant d’être graciés en 2021 par le gouvernement de Pedro Sánchez.

Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt en Espagne, Carles Puigdemont a fait campagne ces dernières semaines depuis le sud de la France pour les élections régionales de dimanche en Catalogne.

Son parti, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), est arrivé deuxième, derrière les socialistes de Pedro Sánchez. Malgré la perte de leur majorité par les partis indépendantistes, Carles Puigdemont a annoncé lundi son intention de briguer la présidence du gouvernement régional.