Le pavillon de la Palestine à Cannes: un autre front!

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Maï-Do Hamisultane Lahlou, écrivaine et auteure de plusieurs poèmes, romans et nouvelles, inaugure une nouvelle chronique pour H24Info. Pour cette première, elle est partie à la rencontre de cinéastes et producteurs palestiniens présents au Festival de Cannes.
Si pour la première année la Palestine a son pavillon au Village International, le cinéma palestinien s’illustre depuis près de trente ans au Festival du film de Cannes de manière très remarquée.
En 2002,  Divine Intervention  d’Élia Suleiman, obtient le prix du jury ; en 2013, Omar d’Hany Abu Assad a reçu le prix spécial du jury avec Un Certain regard . Pour ne citer qu’eux parmi une longue liste de cinéastes dont certains ont dispensé des masterclass durant le Festival. Quant à la réalisatrice Anne-Marie Jacir, elle fait partie cette année des membres du jury d’Un Certain Regard.
Rencontres avec un producteur et un responsable du ministère de la Culture palestinien qui nous éclairent sur la situation du 7e art dans leur pays.
 
Rashid Abdelhamid, producteur palestinien 
MHL. Le cinéma palestinien est fortement présent à Cannes depuis de nombreuses années. Pourquoi avoir attendu cette année pour lui donner enfin un pavillon ?
Rashid Abdelhamid. Depuis une dizaine d’années nous le souhaitions et nous demandions des aides. Ce n’est que cette année que le Ministre de la Culture, Ehab Bseiso, a décidé de nous soutenir.
Pouvez vous nous parler des personnes à l’initiative du projet ?
Il s’agit du producteur Mohanad Yakubi et moi-même.  Chaque année, on déplore que la Palestine n’ait pas son pavillon lors du Festival de Cannes malgré sa forte présence.
Quelle est, selon vous, la situation de l’industrie du cinéma en Palestine ?
Les salles de cinéma sont peu nombreuses et il n’y a pas d’industrie du film. La production des films est le fruit d’initiatives individuelles et les coproductions avec un autre pays, souvent européen, d’où aussi l’importance de notre présence à Cannes, sont quasi systématiques.
Mais Mohanad et moi-même sommes en train de monter le Palestine Film Institute (PFI) à Ramallah. Sa mission sera d’aider la production des films, d’assurer leur distribution, et de connecter les différents acteurs de l’industrie du cinéma.
Le cinéma palestinien est-il fortement impacté par la situation politique ?
Nous faisons des films très différents. Comme dans le cinéma d’autres pays, il est question de la vie, de gens qui rient, qui pleurent, qui vont au travail. Après forcément, comme chez nous se lever le matin est un acte politique…

 
Lina Bokhary, responsable cinéma au ministère de la Culture palestinien.
MHL. Pourquoi avoir soutenu cette année un pavillon à Cannes ?
Lina Bokhary. L’enjeu pour nous était de montrer notre indépendance et d’affirmer notre identité. Comme le festival de Cannes est « la porte de l’Europe » et qu’il est médiatisé dans le monde entier, il apporte un rayonnement international au cinéma palestinien.  De plus, il permet de fédérer des acteurs du cinéma palestinien qui sont dispersés entre Gaza, Jérusalem et ceux qui font partie de la diaspora. À Cannes, ils ont leurs points de chute au pavillon, où ils peuvent se retrouver et échanger.
Que pensez-vous du Palestine Film Institute qui se crée à Ramallah ?
Il y en avait déjà un à Beyrouth du début des années 70 à 1982. Il a été détruit lors de l’invasion israélienne.
 

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