Le département d’Etat des Etats-Unis alerte sur les libertés des LGBT au Maroc

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Le département d'Etat des Etats-Unis alerte sur les libertés des LGBT au Maroc
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Dans son rapport national 2022 sur les pratiques en matière de droits de l’Homme au Maroc, le département d’Etat des Etats-Unis constate notamment l’existence de crimes impliquant de la violence ou des menaces de violence ciblant des personnes LGBT.

Parmi les problèmes importants liés aux droits de l’Homme figurent des informations crédibles notamment sur les crimes impliquant de la violence ou des menaces de violence ciblant des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer ou intersexuées, lit-on dans le rapport national 2022 consacré au Maroc sur les pratiques en matières de droits de l’Homme, rendu public par le Département d’Etat des Etats-Unis.

L’institution répertorie un certains nombre de faits de discriminations ou de violences envers la communauté LGBT+, principalement enregistrés par les ONG et médias.

« HRW a rapporté dans son rapport mondial 2022 que les autorités continuaient d’entraver le travail de l’AMDH, le plus grand groupe indépendant de défense des droits humains du pays. L’organisation a régulièrement rencontré des difficultés pour renouveler l’enregistrement de ses bureaux, ce qui a entravé sa capacité à s’acquitter de ses fonctions de base. De plus, les groupes de lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queer ou intersexués (LGBTQI+) ont indiqué que leurs groupes avaient souvent du mal à s’inscrire », relate ainsi ce rapport.

Selon certaines organisations de défense des droits humains, les victimes LGBTQI+ de violences dans des affaires très médiatisées des années précédentes ont continué d’être harcelées lorsqu’elles ont été reconnues en public.

En octobre, Pan Africa ILGA (PAI), l’organisation régionale africaine de l’Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexes, a signalé que « la criminalisation et le manque de protection juridique rendent les personnes LGBTIQ+ très vulnérables et sans accès à un recours ou à une réparation appropriés. »

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PAI a en outre déclaré que les lois servaient également « à perpétuer les préjugés de la société à leur encontre, alimentant le harcèlement, la discrimination et la violence ». De nombreuses personnes LGBTQI+ n’étaient pas à l’aise de signaler des problèmes à la police, car les activités LGBTQI+ sont illégales au Maroc, indique le rapport du Département d’Etat américain qui signale également que le degré d’utilité de la police pour répondre à un incident varie.

En effet, ce dernier semble « provenir principalement des sentiments personnels d’un policier à l’égard de la communauté LGBTQI+ ». Les médias ont rapporté que des personnes au sein de la communauté LGBTQI+ ont été victimes de violence en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, comme ce cas à Tanger, le 12 novembre dernier.

La police judiciaire de Tanger avait arrêté un adulte et trois mineurs après la large diffusion d’une vidéo les montrant en train de frapper une femme transgenre. Les agresseurs auraient utilisé des insultes homophobes lors de l’attaque en référence à la tenue vestimentaire de la victime.

Après leur arrestation, l’adulte a été placé en garde à vue, tandis que les trois mineurs ont été placés sous surveillance policière. L’adulte a ensuite été inculpé pour agression et violence dans un espace public et condamné à une peine de quatre mois de prison.

Dans ce sens, des ONG ont signalé que des policiers parlaient parfois avec les parents de personnes LGBTQI+ pour tenter de contraindre les personnes LGBTQI+ à changer, ou tout simplement à ne pas exprimer, leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou leur expression de genre. Il a également été signalé que des parents obligeaient leurs filles lesbiennes ou bisexuelles à épouser des hommes et à vivre comme hétérosexuelles.

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Le rapport note également que la loi marocaine n’interdit pas la discrimination par des acteurs étatiques et non étatiques fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre ou les caractéristiques sexuelles et ne reconnaît pas les personnes, les couples et leurs familles LGBTQI+. Certains rapports ont fait état de discrimination manifeste fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre dans le cadre d’une recherche d’emploi, de logement et pour des soins de santé. La reconnaissance légale du genre n’est pas non plus disponible au Maroc.

La communauté LGBT+ connaît aussi des restrictions à la liberté d’expression, d’association ou de réunion pacifique, met en avant le rapport. Les ONG ont identifié les problèmes d’enregistrement comme obstacle principal pour les organisations LGBTQI+, car celui-ci donne accès à un financement et permet un fonctionnement légal. Pour les groupes qui avaient tenté de s’enregistrer, ils ont mentionné le temps et l’énergie considérables nécessaires, ainsi que les problèmes de sécurité liés à la gestion d’une organisation LGBTQI+ dans un pays où leur «existence est criminalisée» et où ils reçoivent des «visites de courtoisie» de fonctionnaires.

Conçus par le bureau de la démocratie, des droits de l’Homme et du travail du Département d’Etat américain, les rapports annuels des pays sur les pratiques en matière de droits de l’Homme -le rapport sur les droits de l’Homme- couvrent les droits individuels, civils, politiques et des travailleurs reconnus à l’échelle internationale, tels qu’énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme et d’autres accords internationaux.

Le Département d’Etat américain soumet au Congrès américain des rapports sur tous les pays bénéficiaires d’une assistance et tous les États membres des Nations Unies, conformément à la loi sur l’assistance étrangère de 1961 et la loi sur le commerce de 1974.

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