L’armée de l’occupation entame son retrait de Jénine, 12 Palestiniens tués

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Des soldats israéliens lors d'un raid nocture en territoire occupé. (Photo AFP)

L’armée de l’occupation commençait mardi soir à se retirer de Jénine, a annoncé à l’AFP une porte-parole de l’armée, après une opération d’agression de grande envergure dans laquelle 12 Palestiniens ont été tués dans le nord de la Cisjordanie. 

« Les troupes israéliennes ont entamé le retrait de Jénine », a dit cette porte-parole, sans donner plus de détails.

Israël a mené depuis lundi sa plus importante opération militaire en Cisjordanie depuis plusieurs années.

Les télévisions israéliennes montraient des images de véhicules militaires quittant la zone et pénétrant en territoire israélien.

Dans la journée, un attentat à la voiture bélier a fait sept blessés à Tel-Aviv, une attaque saluée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, parlant « d’une première réponse aux crimes contre notre peuple dans le camp de Jénine ».

Un Palestinien a écrasé au volant d’une voiture mardi des civils dans le nord de Tel-Aviv, faisant sept blessés avant de poignarder des passants et d’être abattu par un civil.

Sur les lieux de l’attaque, le chef de la police, Yaakov Shabtai, a déclaré que le « terroriste » était un habitant de Cisjordanie qui a été abattu par un passant.

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A Jénine, survolée par des drones, les magasins sont restés fermés mardi, a rapporté un correspondant de l’AFP, au deuxième jour d’une opération ayant mobilisé des centaines de soldats israéliens dans cette ville et le camp de réfugiés adjacent.

Les rues quasi désertes sont jonchées de débris et de pierres, le bitume est éventré et la chaussée est noircie autour de barricades improvisées.

« Le camp de réfugiés est confronté à une situation désastreuse », a affirmé à l’AFP le maire de Jénine, Nidal Abu Saleh, qui a évoqué des coupures d’électricité et d’eau sur place.

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila a qualifié mardi soir lors d’une conférence de presse l’opération israélienne « d’agression qui défie les lois internationales ».

– « Guerre ouverte » –
L’armée avait annoncé avoir frappé « un centre d’opérations conjointes » d’un groupe armé local, la Brigade de Jénine et plusieurs cibles dont six « ateliers de fabrication d’explosifs ».

« Nous agirons aussi longtemps que nécessaire pour éradiquer le terrorisme », a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une visite mardi dans une base militaire proche de Jénine.

« Nous ne permettrons pas à Jénine de redevenir un refuge pour le terrorisme », a-t-il ajouté.

Selon le ministère palestinien de la Santé, 12 Palestiniens ont été tués et 100 blessés, dont 20 sont dans un état grave durant cette opération.

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La ville de Jénine et le camp de réfugiés, bastion de groupes armés palestiniens, ont été visés à plusieurs reprises par des opérations israéliennes.

Le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, a connu une récente vague d’attaques contre des Israéliens ainsi que des violences anti-palestiniennes de la part de colons juifs.

– « Pire raid depuis cinq ans » –
Les combats ont provoqué l’exode lundi soir d' »environ 3.000″ habitants du camp, où vivent quelque 18.000 Palestiniens, selon le gouverneur adjoint de Jénine, Kamal Abou al-Roub.

« Nous avons reçu beaucoup de blessés », notamment « par balles », a affirmé Qassem Benighader, un infirmier de 35 ans à l’hôpital de Jénine: « C’est le pire raid depuis cinq ans. »

Selon un médecin à l’hôpital Ibn Sina de Jénine, des blessés sont morts faute d’avoir été pris en charge à temps.

« Certains sont morts, d’autres ont vu leur état s’aggraver », a témoigné mardi le docteur Tawfeek al-Shobaki, ajoutant que les destructions commises par les forces israéliennes autour du camp rendaient plus difficile la circulation des véhicules.

« Toutes les options sont sur la table pour frapper l’ennemi », a prévenu le Jihad islamique palestinien. Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a dénoncé une opération israélienne « brutale ».

La Ligue arabe a annoncé une réunion d’urgence mardi tandis que la Jordanie et les Emirats arabes unis, des pays arabes entretenant des liens diplomatiques avec Israël, ont dénoncé l’opération.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé mardi les violences en Israël et en Cisjordanie occupée – qui « doivent cesser ».

Israël a « le droit de se défendre » mais doit respecter la « proportionnalité du droit international », a estimé mardi le ministère allemand des Affaires étrangères dans un communiqué.

le Premier ministre britannique Rishi Sunak a appelé l’armée israélienne « à faire preuve de retenue dans son opération et toutes les parties à éviter une escalade ».

Les violences liées au conflit israélo-palestinien ont tué depuis le début de l’année au moins 190 Palestiniens, 25 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles.

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