La Russie promet de répliquer à une frappe ukrainienne

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Des voitures incendiées après une frappe ukrainienne à Belgorod, en Russie, le 30 décembre 2023 Russian Emergencies Ministry/AFP Handout

Moscou a promis samedi de répliquer à une frappe imputée à l’armée ukrainienne qui a fait quatorze morts et 108 blessés à Belgorod, la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022.

Cette frappe est survenue au lendemain de bombardements intenses en Ukraine, qui ont tué 39 personnes selon les autorités.

« D’après les dernières informations, douze adultes et deux enfants sont morts à Belgorod », ville proche de la frontière, a indiqué le ministère russe des Situations d’urgence sur Telegram, ajoutant que « 108 personnes, dont quinze enfants, ont été blessées ».

Des images mises en ligne montrent des voitures en feu, des immeubles aux vitres cassées, ainsi que des colonnes de fumée noire s’élevant à l’horizon.

L’Ukraine mène régulièrement des frappes en Russie, notamment dans les régions les plus proches de son territoire, mais leur bilan est généralement bien moins élevé.

Le ministère de la Défense a assuré que cette attaque ne resterait pas « impunie ».

Les forces russes ont réussi à intercepter deux missiles et « la plupart » des roquettes lancées contre la ville, a-t-il ajouté, ce qui a évité des conséquences « infiniment plus graves ».

Mais plusieurs roquettes et des débris de missiles se sont toutefois abattus sur Belgorod, a-t-il indiqué.

Kiev n’a pas encore réagi aux accusations russes.

« Nous avons assisté aux pires conséquences des bombardements de l’armée ukrainienne en deux ans », a regretté le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé un acte « cynique« , visant « délibérément des lieux où les civils se rassemblent en masse ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira ce soir, à la demande de la Russie, pour discuter de la frappe, selon la mission russe auprès des Nations unies et trois membres du Conseil.

En parallèle, une personne a été tuée et dix autres blessées dans des frappes à Donetsk, grande ville de l’Est de l’Ukraine sous le contrôle de Moscou, a déclaré le chef de l’occupation russe de la région, Denis Pouchiline.

Dimanche, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky doivent tous deux prononcer des discours attendus pour le Nouvel an, après une année 2023 marquée par une contre-offensive de Kiev décevante et le gel quasi-total de la ligne de front.

Lire aussi. Ukraine: Moscou pilonne plusieurs villes ukrainiennes

De son côté, l’Ukraine comptait encore ses morts samedi, après des frappes intenses la veille sur plusieurs villes, dont la capitale Kiev.

La vague d’attaques, l’une des plus violentes depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans, a ciblé des immeubles, une maternité ou encore un centre commercial mais aussi des infrastructures industrielles et militaires.

« A l’heure actuelle, on dénombre malheureusement 39 morts » sur l’ensemble du pays, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant qu’une centaine de personnes avaient été blessées.

Rien qu’à Kiev, au moins seize personnes ont été tuées vendredi, d’après l’administration locale.

Des corps continuaient d’être sortis des décombres samedi dans cette ville, où les frappes meurtrières s’étaient faites plus rares ces derniers mois.

Pour le porte-parole de l’armée de l’air, Iouri Ignat, il s’agissait de « l’attaque de missiles la plus massive » du conflit, à l’exclusion des premiers jours de la guerre.

De nouvelles frappes ont ciblé le territoire ukrainien samedi, tuant trois personnes dans les régions de Kherson, Zaporijjia et Tcherniguiv, selon les différentes autorités locales.

Seize personnes ont été blessées dans une attaque à Kharkiv, ville du nord-est, selon le maire Igor Terekhov. Le procureur de la région, Oleksandre Filtchakov, a précisé qu’un mineur et un journaliste étranger, dont la nationalité n’a pas été rendue publique, avaient été blessés.

« Protéger des vies » 

Les frappes de vendredi ont provoqué de fermes condamnations internationales, le Secrétaire général de l’ONU s’élevant contre des « attaques effroyables ».

Cela vient clore une année difficile pour l’Ukraine, marquée par l’échec de sa contre-offensive estivale et une relance des forces de Moscou.

Des nouvelles d’autant plus inquiétantes vu de Kiev que l’aide occidentale commence à s’essouffler, en Europe comme aux Etats-Unis, faisant entrevoir le risque d’un assèchement du flot de munitions et de fonds.

Samedi, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à ses alliés, assurant qu’armer l’Ukraine est « un moyen de protéger des vies ».

« Chaque manifestation de la terreur russe prouve qu’on ne peut pas attendre pour apporter de l’assistance à ceux qui combattent », a-t-il plaidé.

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