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La rivalité USA-Chine et les missiles nord-coréens au menu du sommet de l’Asean
Publié leLe président américain Joe Biden va tenter de rallier à sa cause les pays de l’Asie du Sud-Est, réticents à s’opposer à la Chine, au moment de se réunir à Phnom Penh, sur fond de craintes d’un essai nucléaire nord-coréen.
Le sommet des dirigeants de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), à partir de vendredi, donne le coup d’envoi d’une séquence diplomatique chargée dans la région, théâtre des tensions croissantes entre Washington et Pékin.
Les deux puissances sont ensuite attendues au G20 à Bali, puis au Forum de coopération Asie-Pacifique (Apec) à Bangkok, deux autres rendez-vous stratégiques pour les Etats-Unis qui ont identifié la Chine comme leur « seul rival » à long terme.
Devançant Joe Biden, le Premier ministre chinois Li Keqiang est arrivé mardi soir pour s’entretenir avec le dirigeant cambodgien Hun Sen avant de représenter M. Xi à l’Asean.
Un haut responsable de l’administration américaine a déclaré que M. Biden insisterait sur l’importance de la paix dans la région, y compris à Taïwan, et sur le respect de « l’ordre international fondé sur des règles ».
La crise de Taïwan, que Washington assure vouloir défendre en cas d’invasion par Pékin, ou encore les accusations américaines de génocide des Ouïghours dans le Xinjiang, ont détérioré les relations entre la Chine et les Etats-Unis, bien que le président chinois Xi Jinping ait assuré fin octobre qu’il fallait « trouver des moyens pour s’entendre ».
Américains et Chinois se sont lancés dans une lutte d’influence à travers le monde, à commencer par l’Asie du Sud-Est et ses plus de 660 millions d’habitants – une région qui, par un numéro difficile d’équilibriste, essaye de contenter les deux rivaux, indispensables à son développement économique.
A peine reconduit pour un troisième mandat consécutif historique, Xi Jinping a repris les grandes manœuvres diplomatiques, en recevant fin octobre à Pékin une série de dirigeants internationaux, dont le chancelier allemand Olaf Scholz.
Le dirigeant chinois a même repris ses déplacements à l’étranger, interrompus durant une longue période pendant la pandémie, un signe d’ouverture notable pour un pays marqué par sa politique inflexible du « zéro Covid ».
Xi Jinping est attendu à Bali, où pourrait avoir lieu son premier face-à-face en présentiel avec Joe Biden.
– L’Ukraine s’invite –
Plusieurs rencontres sont prévues à Phnom Penh entre l’Asean et ses principaux partenaires, parmi lesquels les Etats-Unis, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les Nations unies.
L’Ukraine, aussi, est attendue dans les discussions. Son président Volodymyr Zelensky a demandé au pays hôte de livrer un message vidéo durant le sommet.
Kiev doit aussi signer un traité d’amitié et de coopération avec l’Asean, qui ouvre la voie à l’établissement de relations formelles avec le bloc régional.
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Mais celui-ci, attaché à son principe de non-ingérence, reste divisé sur la position à adopter vis-à-vis de la Russie, également invitée à Phnom Penh. Certains de ses membres ont adopté la neutralité revendiquée par Pékin, et critiquée par Washington.
L’ombre des missiles nord-coréens va également planer au-dessus des discussions, après une série record d’essais d’armements de Pyongyang, la semaine dernière, en réaction aux plus grands exercices aériens jamais réalisés par les Etats-Unis et la Corée du Sud.
– La Birmanie au programme –
Cette crise a dessiné une autre ligne de fracture entre Américains et Chinois, les premiers accusant les seconds de couvrir les « violations répétées » des Nord-Coréens.
Séoul et Washington s’attendent désormais à ce que le régime de Kim Jong Un effectue prochainement un essai nucléaire, qui serait le premier depuis 2017.
Sur fond de craintes croissantes à ce sujet, Joe Biden, son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol et le Premier ministre japonais Fumio Kishida doivent se réunir en marge des sommets de l’Asean ou du G20, a indiqué la presse nippone.
Dernier point d’un agenda chargé pour l’Asean, la Birmanie continue de mettre dans l’embarras le bloc régional, incapable de négocier une sortie de crise avec cet Etat membre, depuis le coup d’Etat de février 2021.
Le conflit civil meurtrier en Birmanie s’est dégradé sans qu’aucune issue ne soit visible, l’Asean comme Naypyidaw se rejetant la faute au sujet de discussions qui n’avancent pas.
Après une réunion d’urgence fin octobre, les ministres des Affaires étrangères de l’Asean se sont dits « encore plus déterminés » à prendre des actions fortes. Seule sanction marquante jusque-là, l’absence au sommet du chef de la junte Min Aung Hlaing, mis de côté par ses pairs.