Hausse du prix de la tomate: les exportations pointées du doigt

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Troisième exportateur mondial de tomates en 2022, le Maroc peine à stabiliser les prix sur le marché national sans susciter le mécontentement des exportateurs. Le prix de la tomate augmentera-t-il après la suppression des quotas dictés par le gouvernement ? 

Un an seulement après avoir rejoint le top 5 des exportateurs mondiaux de tomates, le Maroc occupe désormais la troisième place mondiale, en faisant mieux que l’Iran et l’Espagne, rapporte la plate-forme d’information et d’analyse pour la croissance de l’activité horticole, East Fruit.

Le Maroc a en effet affiché la plus forte progression (17%) au cours de l’année dernière. Outre nos marchés traditionnels, la croissance la plus rapide de ces exportations s’est opérée au Royaume-Uni, avec 140.000 tonnes exportées en 2022 depuis le Maroc, révèle la même source.

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Crédits: East Fruit

Parallèlement à ces exportations, les cours au Maroc ne faisaient quant à eux qu’augmenter. Un lien peut-il alors être établi ?

“Oui évidemment”, nous confie Hamid*, propriétaire d’une coopérative de producteurs de tomates à Agadir. “Plus on exporte, plus la quantité destinée au marché local est faible et donc automatiquement les prix augmentent”, poursuit notre interlocuteur.

Une année exceptionnelle

Celui-ci confirme que l’année a été “exceptionnelle” au niveau du volume, mais sans répercussion apparente sur les bénéfices, où l’on pourrait plutôt parler d’une campagne “moyenne”. Ces records ont été réalisés notamment grâce au segment de la tomate ronde.

“En début de saison, des maladies ont touché les plantations au Maroc et même en Europe. À cela s’est ajouté la hausse des prix des intrants. Ce qui a multiplié le prix de la tomate par trois”, explique Hamid. Les agriculteurs n’ont pas pu amortir le choc, justifie notre interlocuteur, affirmant qu’à ce moment “l’export était la meilleure solution”.

Lire aussi: Tomates: les multiples causes de la hausse des prix

Mais l’herbe a été coupée sous les pieds des exportateurs durant le mois de ramadan, lorsque le gouvernement a pris une batterie de mesures pour baisser le prix de ce fruit, en instaurant des quotas d’exportation, notamment sur la tomate ronde, étant donné que la tomate cerise ou allongée n’est pas autant consommée que la traditionnelle.

“En réalité c’était une interdiction déguisée”, confie Hamid. “Lorsque l’agriculteur a une capacité de prduction de 200 tonnes par mois et n’est autorisé à exporter que 20 tonnes, alors il préfère ne pas exporter”, poursuit-il.

Dès lors que les exportations ont baissé, le prix sur le marché local a baissé aussi pour soulager, enfin, le consommateur marocain. Mais ces quotas ont été levés et les exportateurs peuvent reprendre du service.

Le prix de la tomate augmentera-t-il ?

“En mai, l’accord de libre-échange conclu avec l’Europe n’octroie que des parts restreintes
aux exportateurs marocains, étant donné que les productions de certains pays européens sont prêtes”, explique Hamid.

En plus de la réduction des quotas, notre interlocuteur confie que “même la qualité de la tomate actuelle d’Agadir n’est pas convenable pour être exportée”. « Les régions d’Oualidia et d’El Jadida entrent en production durant cette période et rendent par conséquent notre tomate moins attractive », note également le producteur installé dans la région d’Agadir.

De ce fait, notre interlocuteur affirme sans détour que “le prix de la tomate n’augmentera pas, ou sinon légèrement”.

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