Bouskoura: le groupe scolaire Massignon renonce à la réforme du numérique

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Sit-in des "parents indignés" en juin 2018 pour protester contre le projet pédagogique numérique du groupe scolaire Louis Massignon à Bouskoura. DR

La colère exprimée par les parents d’élèves du groupe Massignon a eu raison de la réforme du numérique qui devait être mise en place à la rentrée 2018-2019. Détails.
Suite à la manifestation des parents d’élèves devant l’établissement scolaire à Bouskoura ce mardi 26 juin 2018, et de la réunion avec le président de la MLF-Réseau monde a reporté la réforme du numérique à la rentrée 2019. «La solidarité et la mobilisation des parents ont payé et l’annulation de ce projet est le premier pas vers la reconnaissance de nos droits», affirme le collectif des parents indignés.
La réforme du numérique implique de remplacer les manuels scolaires par des ordinateurs pour les classes de CM1, 5eme et Secondes. Cette décision prise de façon unilatérale d’après les parents d’élèves leur imposait d’acquérir un matériel informatique pour chaque enfant qui passerait dans les classes concernées. Les parents d’élèves ont contesté cette décision «sans aucune plus value pédagogique avérée», l’acquisition des ordinateurs à des tarifs élevés (entre 6.000 et 12.000 dirhams selon les niveaux), mais également la hausse constante des frais de scolarité et des droits d’inscription de première entrée (pour
l’entrée de droit en petite section).
Dans une note envoyée à l’attention des parents d’élèves le 28 juin, le réseau de la Mission Laïque Française (MLF) a annoncé le report de la réforme du numérique. Alors que la direction de l’établissement scolaire accuse un vice de procédure pour justifier le report de la réforme du numérique, le collectif des parents d’élèves de son côté estime que les raisons avancées sont contestables.
«Comme le projet est tombé à l’eau, il fallait le justifier sans dire qu’il y avait marche arrière à cause de la contestation des parents. L’administration pointe du doigt un vice de procédure, tout est de la faute de ce vice de forme et c’est là que ça pose problème. S’il y a vice de forme cela veut dire que l’administration a aussi une part de responsabilité», indique le collectif des parents d’élèves contacté par H24info.
Voici le début de la note envoyée aux parents d’élèves: «Pour vice de forme, la direction de l’établissement, en accord avec la direction générale de l’OSUI, casse le marché des ordinateurs et remet le projet numérique à la rentrée 2019. Lors du conseil d’établissement du 3 avril 2018, la direction de l’établissement a exposé à la communauté éducative, les étapes à venir du projet numérique et notamment le déploiement sur les niveaux CM1, 5ème et Seconde suivant les mises en œuvre des pratiques pédagogiques numériques au primaire et les classes pilotes au collège et au lycée».
Le collectif des parents d’élèves réfute de nombreux arguments tenus par la direction du groupe scolaire, notamment la communication autour du projet numérique.
«A l’issue de la réunion du 7 mai 2018, les associations de parents d’élèves ont sollicité l’établissement pour les accompagner dans l’achat groupé de ces ordinateurs. Il a donc été décidé collégialement de mettre en place une « commission numérique » constituée d’un représentant de chaque association de parents d’élève, de deux membres de la direction et du responsable informatique de l’établissement en soutien technique», peut on lire sur la note envoyée aux parents.
«C’est faux, la communication n’est intervenue qu’en mai (Lire lettre de la Proviseure). C’est une fois que cette décision unilatérale a été prise que l’administration a communiqué malgré la contestation des enseignants (Numerique Enseignants Indignés)», indique le collectif des parents d’élèves qui conteste la suite de la lettre.
«Aujourd’hui, nous sommes stupéfaits d’apprendre que l’un des représentants de parents d’élève qui avait été désigné par le président d’une des associations, n’a pas respecté les règles de déontologie qui s’imposent. En effet, ce représentant de parents d’élèves a volontairement dissimulé aux autres membres de la commission, le fait que son conjoint n’est autre que le directeur général de l’entreprise adjudicatrice du marché. Ceci constitue à nos yeux un vice de forme avéré, qui invalide le résultat de cet appel d’offre», ajoute le réseau MLF dans sa note envoyée aux parents.
Les parents sont à leur tour stupéfaits de ce communiqué qui rejette la responsabilité sur autrui.Contacté par nos soins, le collectif de parents d’élèves ne compte pas abandonner. Ils estiment que la chute du numérique est une volonté des parents, et maintiennent leur non aux augmentations des frais de scolarité scolarité justifiés par les salaires des
enseignants.
Ils rappellent que le nombre d’enseignants détachés est en baisse continue, celui des contrats locaux en accroissement. Selon eux, le projet du numérique pour 2019 doit être au choix de chacun et il n’est pas question que ce projet soit encore imposé. Les parents d’élèves estiment également qu’il y a un déni de responsabilité et qu’ils ont prouvé qu’ils pouvaient s’opposer pour faire valoir leurs droits.
Pour les parents le combat continue. Sensibles au harcèlement de leurs enfants pour donner le premier chèque qui devait payer l’ordinateur, les parents ne céderons pas à leurs revendications concernant les augmentations abusives et non fondées.
Les parents déplorent ce communiqué qui renvoie la responsabilité sur un vice de forme.
« Que chacun assume la sienne et à la direction d’en donner l’exemple« , ont-ils conclut.

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