Greenpeace dénonce une livraison à la France d’uranium en provenance de Russie

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Un bateau transportant de l'uranium très radioactif s'apprête à quitter les Etats-Unis pour la France, affirme l'organisation écologiste Greenpeace critiquant l'âge du cargo. — Cris Bouroncle afp.com

Greenpeace a dénoncé la livraison lundi à la France d’une « importante » cargaison d’uranium enrichi en provenance de Russie, accréditant selon l’ONG la « dépendance » de la France à l’égard de l’industrie nucléaire russe, un secteur qui n’est toujours pas visé par des sanctions internationales prononcées après l’invasion de l’Ukraine.  

Un cargo a déchargé lundi matin au port de Dunkerque, plusieurs cylindres d’uranium en provenance de Russie, a constaté un journaliste de l’AFP.

« C’est une nouvelle illustration que l’industrie nucléaire française continue de faire du commerce d’uranium avec Rosatom », le géant public russe du nucléaire, a réagi auprès de l’AFP Pauline Boyer, chargée de campagne sur le nucléaire et la transition énergétique.

« La poursuite de ce commerce nucléaire avec la Russie, en temps de guerre, est scandaleuse », a-t-elle dénoncé en référence à l’invasion de l’Ukraine.

« Ce matin, à Dunkerque, le cargo russe Baltiyskiy 202 arrivants de Saint-Pétersbourg a déchargé 25 containers cylindriques contenant de l’uranium enrichi russe pour le groupe français Orano (ex-Areva) », a affirmé Greenpeace dans un communiqué, à la veille du vote solennel à l’Assemblée nationale du projet de loi sur l’accélération du nucléaire.

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Selon l’ONG, ces cylindres ont été ensuite « chargés sur une dizaine de camions à destination » de l’usine de Pierrelatte dans la Drôme.

Il s’agit, toujours selon Greenpeace, de la 7e livraison d’uranium à la France en provenance de Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022.

Dans un rapport du 11 mars, l’organisation avait dénoncé le lien de « dépendance » de la France à l’égard du nucléaire russe, un secteur qui n’est pas visé par les sanctions internationales à l’égard au contraire des hydrocarbures.

L’ONG avait notamment relevé que la France avait reçu de la Russie « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises pendant un an », un triplement en 2022 selon elle.

Le gouvernement français avait réfuté cette argumentation, assurant que « notre pays ne dépend en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire » et « a su diversifier ses sources d’approvisionnement ».

« Si le gouvernement veut être en cohérence avec son soutien à la population ukrainienne, elle devrait rompre tous les contrats avec Rosatom », a déclaré Pauline Boyer à l’AFP.

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