Gaza: frappes meurtrières et reprise des négociations

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Des garçons palestiniens passent devant les ruines d'un immeuble qui a été bombardé par l'armée israélienne le 31 mars 2024 AFP - MOHAMMED ABED

Des dizaines de frappes meurtrières israéliennes se sont abattues dimanche sur la bande de Gaza assiégée et menacée par la famine à l’heure où doit débuter un nouveau cycle de négociations pour une trêve entre Israël et le Hamas.

Au moins 77 Palestiniens ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans ces raids, portant à 32.782 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien depuis 2007.

Malgré une résolution du conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, les combats n’ont pas cessé à Gaza, près de six mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël.

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza où la majorité des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés et sont désormais menacés de famine selon l’ONU, qui déplore depuis des semaines une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins de la population.

Samedi, une flottille a quitté Chypre en direction de Gaza pour y acheminer 400 tonnes d’aide humanitaire grâce à l’ouverture d’un corridor maritime entre Chypre et Gaza.

Signe d’une situation désespérée, une distribution de nourriture dans la ville de Gaza (nord) où l’aide arrive très difficilement, a provoqué un chaos durant lequel cinq Palestiniens ont été tués par des tirs et une bousculade, selon un membre du Croissant rouge palestinien. L’armée israélienne a dit à l’AFP ne pas avoir d’informations au sujet de cet incident.

Plusieurs distributions d’aides dans cette ville ont tourné au drame depuis février avec plus d’une centaine de morts au total. En début de semaine, 18 Palestiniens ont péri, dont douze noyés en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée depuis par des avions.

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La guerre a été déclenchée le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne et lancé une offensive dans la bande de Gaza où 1.5 millions d’habitants se sont réfugiés dans le sud, à la frontière égyptienne fermée.

Face aux pressions internationales – dont celle de son allié américain – ainsi que celle des familles d’otages, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé vendredi avoir « approuvé un prochain cycle de négociations, dans les jours à venir, à Doha et au Caire (…) pour aller de l’avant« .

Selon un journal égyptien pro-gouvernemental proche des services de sécurité, ces négociations doivent reprendre dimanche.

Parallèlement, des manifestants anti-gouvernement et des familles d’otages ont prévu de se retrouver dimanche soir, et tous les soirs jusqu’à mercredi, devant la Knesset, le Parlement israélien à Jérusalem.

La veille, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv pour demander la libération des otages.

« Le temps est venu de sortir et de se battre contre l’indifférence et pour la vie. Je vous demande maintenant de descendre dans la rue avec nous et de faire entendre une voix unie et claire: Ramenez-les à la maison maintenant! », a lancé samedi Shira Elbag, dont la fille de 19 ans, Liri, a été enlevée le 7 octobre.

Dimanche, le pape François a de nouveau appelé à un cessez-le-feu ainsi qu’à la libération des otages dans son traditionnel message de Pâques.

Ces derniers mois, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, États-Unis-, mais sans résultat, les deux parties s’accusant mutuellement de blocage.

Combats autour des hôpitaux

Depuis le début de la guerre, une seule trêve d’une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération d’une centaine d’otages enlevés pendant l’attaque du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.

En attendant, l’armée israélienne poursuit son offensive dans la bande de Gaza et plus particulièrement autour des hôpitaux, dont la plupart sont hors service, Israël accusant les combattants du Hamas de s’y cacher.

L’armée a annoncé samedi avoir tué plusieurs combattants, dont un chef du mouvement palestinien, dans le complexe hospitalier al-Chifa à Gaza-Ville, le plus grand du territoire palestinien.

Selon le Hamas, 107 patients sont toujours « retenus » à al-Chifa où l’armée se trouve pour le 14e jour consécutif. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 100 patients et 50 personnels de santé seraient encore dans le complexe.

Dimanche, l’armée a annoncé avoir découvert « de nombreuses armes cachées dans les oreillers, les lits » ou encore les plafonds du complexe hospitalier.

Selon le Hamas, les troupes israéliennes sont également présentes dans le complexe hospitalier Nasser, dans le sud de la bande de Gaza. Le Croissant rouge palestinien rapporte lui que des opérations sont aussi en cours à l’hôpital al Amal, également dans le sud.

Selon le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, cet établissement est « le seul disponible pour les cas critiques« , mais fait actuellement face à une pénurie de sang.

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