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Vidéo. Franco-marocains tués par l’armée algérienne: le récit glaçant du rescapé
Publié leMohamed Kissi, frère de Bilal Kissi et ami de Abdelali Mechaouer, tués mercredi soir par les balles des garde-côtes algériens, a vu la mort en face.
Le Franco-Marocain Mohamed Kissi s’est sauvé comme par miracle de la fusillade algérienne qui a ôté la vie à deux innocentes victimes. Emu aux larmes, il a tout de même pu raconter les infimes détails de cette virée macabre en jetskis près de Saïdia.
Retraçant par ordre chronologique le récit de la tragédie, Kissi rapporte que lui et quatre autres personnes, y compris son petit frère Bilal et son cousin, sont sortis de la Marina de Saïdia à bord de quatre jetskis. Ils sont partis dans un premier temps au Cap de l’eau pour s’amuser avant de rejoindre Sid Lbachir.
Témoignage exclusif du grand frère de Bilal Qissi qui était présent lorsque la marine algérienne a tiré dans le dos de son frère et son ami. https://t.co/5dXwIip2kF pic.twitter.com/pTDiLIZMEo
— MM ۞ (@MoorishMovement) August 31, 2023
Une fois là-bas, ils ont pris une pause pour manger du poisson avant de décider de rentrer à la Marina. « Quand on est partis. Il commençait à faire nuit. On ne voyait plus les rochers de la Marina. On a continué sur notre chemin mais on était à cours d’essence », relate Mohamed Kissi.
Il rapporte qu’ils ont poursuivi leur chemin pendant quelques minutes, avant de se retrouver complètement perdus dans les eaux algériennes, qu’ils ont reconnues quand un hors-bord de la marine algérienne s’est approché d’eux.
« Quand ils sont arrivés, ils ont commencé à tanguer et faire des mouvements autour de nous pour essayer de nous faire chuter. Mon petit frère s’est approché d’eux mais je n’ai pas entendu ce qu’ils se disaient », ajoute-t-il. C’est à ce moment là que l’irréparable va sa produire.
Une fois le zodiac de la marine algérienne a fait semblant de rebrousser chamin, Kissi est allé vers son frère pour lui demander ce qu’il se passait.
« Il n’a rien dit, il a juste montré la direction de Saïdia avec la main. On a fait demi-tour, et c’est là qu’ils ont commencé à nous tirer dessus. Ils diront qu’ils se sont enfuis, mais c’est complètement faux. On a même discuté avec eux », conte Mohamed Kissi.
« Les balles pleuvaient », dont plusieurs ont atteint son petit frère et son ami dans la tête et le dos. Le cadavre, criblé de balles de Bilal, a été retrouvé flottant le lendemain matin dans les eaux marocaines.
Le hors-bord des garde-côtes algériens a ensuite renversé le jetski d’un ami de Mohamed Kissi avant de l’embarquer avec eux. « Quant à moi, je suis tombé en panne. Dieu merci ils n’ont pas réussi à me toucher, j’ai continué une bonne heure et commencé à crier « Bilal, Abdelali, Répondez », personne ne m’entendait ».
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Kissi est resté plus d’une heure assis sur son jetski, pendant que l’air venteux de la mer l’emmenait vers Port Say en Algérie. « Je me suis immobilisé de peur qu’ils ne me voient et me tirent dessus une nouvelle fois. Je suis descendu du jet ski et j’ai commencé à le tirer avec toutes mes forces en espérant arriver sain et sauf à Saïdia », se remémore-t-il.
Il a, par la suite, nagé jusqu’à l’éreintement. « Je me suis reposé sur mon jet ski avant d’entendre le son du moteur de la Marine royale marocaine« . C’est là que Mohamed Kissi a su qu’il a été sauvé d’une mort certaine.