France: le Pr Raoult, chantre de l’hydrochloroquine, attaqué devant l’Ordre des médecins
Publié leLe professeur français en infectiologie Didier Raoult fait l’objet d’une plainte auprès de l’ordre des médecins de la zone de Marseille (Sud), qui l’accuse notamment d’avoir indûment promu l’hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme, face à l’épidémie de Covid-19.
Depuis le début de l’épidémie, la défense de l’hydroxychloroquine par M. Raoult, qui dirige l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille, a suscité de nombreuses polémiques dans le monde scientifique, en France et au delà.
« Nous confirmons le dépôt de plainte auprès du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône (département de Marseille, ndlr) de l’Ordre des médecins mais la SPILF ne souhaite pas s’exprimer pendant la procédure », a indiqué une porte-parole de cette association.
Interrogé jeudi, l’entourage du Pr Raoult a quant à lui assuré qu’il n’avait jamais reçu aucune notification de cette plainte.
Selon le quotidien Le Figaro, qui a révélé l’information et s’est procuré l’argumentaire, la SPILF, association qui compte plus de 500 adhérents, reproche au chercheur marseillais la promotion de l’hydroxychloroquine « sans qu’aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé ».
« On peut se demander si ses prises de position très tranchées (…) n’ont pas contribué à nuire au message de prévention de santé publique », poursuit la plainte, citée par le quotidien.
Le président américain Donald Trump avait défrayé la chronique en mai en révélant qu’il prenait de l’hydrochloroquine à titre préventif.
Le professeur Raoult mène des essais cliniques depuis plusieurs mois avec son équipe à Marseille sur ce traitement peu coûteux et couramment utilisé contre le paludisme, et affirme qu’il est efficace.
Mais de nombreux scientifiques et l’Organisation mondiale de la Santé ont critiqué les études du professeur Raoult, estimant qu’elles n’ont pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.
Sur son site, le Conseil national de l’Ordre des médecins explique qu’une plainte émanant d’un patient, d’un praticien ou d’une association donne d’abord lieu à une tentative de conciliation. Si celle-ci échoue, la requête sera transmise à la chambre disciplinaire.
Chaque année, un quart des plaintes sont jugées irrecevables. Une condamnation peut aller d’un simple avertissement à une radiation, sanction qui interdit à un médecin d’exercer.