Ferroviaire: El Othmani rassure les Français
Publié leLe Chef de gouvernement Saad-Eddine El Othmani s’est déclaré « très confiant » jeudi à Paris sur la coopération future entre le Maroc et la France en matière de lignes TGV et a salué la prochaine visite d’Etat du président français Emmanuel Macron au Maroc.
« Les relations économiques (entre nos deux pays) sont bonnes, les perspectives très bonnes (..) Il n’y a pas d’inquiétude à avoir », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune avec son homologue français Edouard Philippe à l’issue de la 14e Rencontre de Haut Niveau France-Maroc (la précédente s’était tenue à Rabat en novembre 2017).
Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI ont inauguré en novembre 2018 la ligne de trains à grande vitesse Tanger-Casablanca, emblématique de la coopération bilatérale et des ambitions économiques françaises dans ce pays.
La France espère être associée à l’extension du réseau ferroviaire marocain à grande vitesse, avec une ligne Marrakech-Agadir, mais elle fait face à une forte compétition de la Chine, selon la presse marocaine, qui a fait de cette question un « irritant » fort entre les deux pays.
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« On a insisté sur l’importance de cette coopération en matière de TGV, de Tanger à Casablanca, qui est une réussite. On est très confiant pour l’avenir », a insisté le Premier ministre marocain.
Le Premier ministre français a aussi insisté sur l’importance de cette coopération en matière de TGV: « Vous m’avez dit combien cette ligne circulait bien », a-t-il lancé à son interlocuteur.
Le chantier a été financé à 51% par la France via différents prêts, 28% par l’Etat marocain et à 21% par différents fonds arabes (Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes Unis, etc.).
Edouard Philippe a annoncé que la visite d’Etat au Maroc du président français, très attendue des Marocains qui scrutent de près tous les signaux officiels en matière de relations bilatérales, « devrait se tenir au mois de février ».
« La visite de Monsieur Macron dans deux mois sera l’occasion de porter les relations bilatérales à un niveau d’excellence encore meilleur », s’est félicité Saad-Eddine El Othmani.
Les deux chefs de gouvernement ont aussi insisté sur l’importance de la coopération bilatérale concernant les enjeux sécuritaires régionaux, notamment la lutte contre le terrorisme au Sahel
« En la matière, notre coopération est étroite, y compris dans le cadre d’opérations sensibles, très sensibles », a relevé Edouard Philippe, sans plus de précisions, en remerciant au passage le Maroc pour le « rôle qu’il a joué dans ces opérations ».
Le royaume met souvent en avant la qualité de ses services de renseignements pour la lutte anti-terroriste.
Ces relations sécuritaires sont « très bonnes et vont encore s’améliorer » pour « soutenir les pays africains, notamment du Sahel et du Sahara », a renchéri le Premier ministre marocain.
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Le ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid El Alamy, a de son côté balayé les inquiétudes initialement provoquées au Maroc par des déclarations françaises sur l’éventuelle relocalisation d’usines automobiles en France.
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé le 2 décembre la création d’une mission d’évaluation sur ces relocalisations, laissant craindre que cela puisse affecter notamment les sites français installés au Maroc.
« La France a besoin de développer son industrie, ce que nous comprenons aisément, c’est légitime, mais la déclaration n’a pas été faite au détriment du Maroc », a assuré El Alamy en marge d’une réunion avec des décideurs économiques à Paris.
La France est le premier partenaire économique du Maroc mais a vu l’Espagne lui ravir en 2014 la première place pour les échanges commerciaux.