Maroc-France: Expulsion de deux journalistes français par les autorités marocaines

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Deux journalistes français ont été expulsés, aux premières heures de mercredi à Casablanca, par les autorités marocaines. Leur refoulement serait pour l’instant dû à leur « immixtion » dans les affaires internes du royaume.

Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint au service monde de l’hebdomadaire français Marianne, et Thérèse Di Campo, basée au Maroc depuis 2016 en tant que reporter et photojournaliste à Middle East Eye, ont été interpellés à trois heures (3h) du matin ce mercredi par des policiers en civil. 

Ils ont été, par la suite, « emmenés et expulsés de force du pays sans aucune explication », fait savoir Quentin Müller dans un post sur X (ex-Twitter).

« Cette arrestation est purement politique. L’objet de nos recherches sur place portait sur la violence économique, sociale et libertaire de ce régime marocain, animée par la toute puissance du roi, de sa cour et de ses services de sécurité ultra répressifs », rouspète-t-il.

Expulsé juin dernier pour le même motif du Yémen, Müller a saisi l’occasion de son bannissement du Maroc pour annoncer, dit-il, « la sortie prochaine d’une longue enquête sur le Roi Mohammed VI, sa cour et ses services de sécurité ».

« Sur place, j’ai pu amasser des informations exclusives qui dépeignent un régime toujours plus dur, effrayé par tout élan de contestation locale », a-t-il poursuivi sur le même ton monocorde.

En 2019, il avait publié un article caustique pour le compte du quotidien suisse « Le Temps » contre le Roi Hassan II, auquel il avait choisi comme titre « Hassan II, despote éclairé du football » et où il évoquait, entre autres, « la répression » et « l’interventionnisme du roi du Maroc dans les affaires de la sélection nationale ».

Thérèse Di Campo officiait, quant à elle, sur le territoire marocain pour le compte de plusieurs médias, dont Middle East Eye, pour lequel elle avait réalisé en juin 2019 une interview avec Ahmed Zefzafi, le père de Nasser Zefzafi.

Deux ans auparavant, soit en 2017, elle avait également rédigé un reportage intitulé « Rif marocain : Face au pacifisme de la rue, le Palais sort la matraque » au profit de VICE.

Sur les réseaux sociaux, Di Campo était également connue pour son soutien aux opposants marocains exilés ou emprisonnés. Juin dernier, elle avait apporté son soutien au journaliste emprisonné Omar Radi.

« Mon ami Omar Radi, journaliste au Maroc, est persécuté de toutes les manières les plus malsaines jusqu’en prison par un Etat qui ne supporte pas la liberté de parole depuis bientôt trois ans », avait-elle écrit.

Pour l’instant, les autorités marocaines n’ont pas encore réagi officiellement à cette expulsion.

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