Espagne: le recours aux camionneurs marocains ne fait pas l’unanimité

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camioneurs espagnols
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Plusieurs voix s’élèvent contre le nouvel accord de réciprocité, adopté entre le Maroc et l’Espagne et permettant aux routiers marocains de conduire sur le territoire espagnol sans effectuer une formation ni ni maîtriser le castillan.

Nouveau bras de fer entre les professionnels espagnols et marocains. Cette fois-ci, c’est le secteur des transports de poids lourd qui est dans la ligne de mire des Espagnols. De fait, les chauffeurs routiers marocains ne seront plus appelés à passer des tests pour pourvoir conduire en Espagne ni maîtriser le castillan.

L’Exécutif de Pedro Sanchez a adopté, le 6 février dernier, le protocole permettant la réciprocité des permis de conduire professionnels marocain et espagnol. Autrement dit, un chauffeur de poids lourd marocain peut circuler en Espagne avec son document obtenu au Maroc, de la même manière qu’un chauffeur espagnol peut le faire sous nos cieux.

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Nul besoin donc pour les routiers nationaux d’effectuer des tests, théorique et pratique, pour que leur document soit reconnu en Espagne. De fait, il s’agit d’une requête formulée par la direction générale du Trafic, la fameuse DGT, en… 2019! Le métier de routier n’intéresse plus les Espagnols, au vu des conditions de travail, jugées pénibles couplées à des salaires dérisoires, l’idée était de faire appel aux Marocains pour combler ce déficit en chauffeurs qualifiés. C’est d’ailleurs les professionnels du transport qui ont soufflé aux autorités cette idée.

Seulement, et alors que la décision n’est toujours pas entrée en vigueur, plusieurs voix estiment qu’il est inadmissible de recruter un camion marocain, ayant obtenu un permis de conduire de poids lourd « peu exigeant », en comparaison avec « la rigueur » du permis obtenu par les chauffeurs espagnols.

De fait, la reconnaissance réciproque maroco-espagnole des permis de conduire de type B existait déjà depuis 2004, où aucune validation n’était exigée. Ce n’était pas, cependant,le cas pour les camions, les camions avec remorque (catégorie C et C+E) ainsi que les bus où ces titres n’étaient pas valables en Espagne.

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De la sorte, les Marocains titulaires de ces permis de conduire, réservés aux professionnels, ne pouvaient conduire sur le territoire espagnol. Il fallait donc passer des épreuves théoriques et pratiques de conduite réelle. Ce qui permettait d’assurer une connaissance de la langue et une compréhension des panneaux de signalisation.

Selon le site d’information El Debate, sans cette formation, les chauffeurs marocains ne sont pas en mesure de répondre aux critères de rigueur exigées à leurs homologues ibériques. Pour appuyer sa thèse, le média présente le bilan, effrayant admettons-le, des décès suite aux accidents sur les routes marocaines.

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