En visite au Royaume-Uni, Donald Trump tacle le «Brexit doux» de Theresa May
Publié leLe président américain a douché les espoirs de la première ministre britannique Theresa May: il n’y aura pas d’accord de libre-échange avec Washington si elle maintient une relation économique étroite avec l’UE après le Brexit.
«Cela tuera probablement l’accord» avec les États-Unis, a ajouté Donald Trump, arrivé au Royaume-Uni jeudi après-midi de Bruxelles, où il avait sommé ses partenaires de l’Otan de mettre davantage la main à la poche en matière de dépense de défense. Alors que Donald Trump a entamé un bras de fer commercial avec l’UE depuis un mois, la Grande-Bretagne essaye de ménager des liens avec l’Europe tout en s’assurant du soutien américain.
Avant de quitter la capitale belge, il avait porté un premier coup au projet de Theresa May, présenté le jour-même, affirmant «ne pas savoir» s’il correspondait au vote des Britanniques de quitter l’UE. Il n’a pas non plus exclu de rencontrer son «ami» Boris Johnson, partisan d’un Brexit dur, qui a claqué la porte du gouvernement en début de semaine pour protester contre le plan de Theresa May et qui ferait, selon lui, un «grand Premier ministre». «Cela en dit long sur ses préférences personnelles, et vers quel genre de Brexit dur il veut voir le Royaume-Uni prendre le chemin», a estimé le quotidien The Guardian.
À Washington, la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a tenté de minimiser l’impact des déclarations du Président américain en assurant que Donald Trump «aime et respecte beaucoup» Theresa May, puisque, a-t-elle ajouté devant la presse, «il a dit dans son interview qu’elle était une très bonne personne et qu’il n’a jamais rien dit de méchant à son encontre». Le plan que Theresa May a proposé à Bruxelles prévoit de maintenir des liens étroits avec l’UE à 27 en matière de commerce de biens, en instaurant une nouvelle «zone de libre-échange» qui reposerait sur un ensemble de règles communes concernant les biens et le secteur agroalimentaire.
Un dîner avec les représentants du monde économique
La nouvelle sortie de Donald Trump constitue une claque d’autant plus cinglante pour Theresa May que, hier jeudi soir, elle a vanté la force du lien transatlantique, y voyant une opportunité «sans précédent». Les États-Unis et le Royaume-Uni ne sont pas seulement «les plus proches alliés, mais aussi les amis les plus chers», a-t-elle déclaré en accueillant le président américain et son épouse Melania pour le dîner à Blenheim, résidence de campagne près d’Oxford, où étaient également invités de nombreux représentants du monde économique. Vendredi matin, les deux dirigeants doivent se retrouver pour aller inspecter les troupes à la prestigieuse académie royale militaire de Sandhurst, avant des discussions bilatérales et un déjeuner à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres. Une conférence de presse commune est ensuite prévue.
Outre le commerce, les échanges entre Donald Trump et Theresa May porteront sur le Proche-Orient et la Russie, alors que le milliardaire s’apprête à rencontrer pour la première fois le président russe Vladimir Poutine lors d’un sommet à Helsinki lundi. Le président et son épouse sont ensuite attendus au palais de Windsor, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Londres, pour prendre le thé avec Elizabeth II.