États-Unis: la sélection du jury commence au procès historique de Trump

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Le procès pénal historique de Trump s'ouvre en pleine campagne présidentielle
L'ancien président américain Donald Trump assiste à une pause au tribunal alors qu'il témoigne lors d'un procès pour fraude à New York le 25 octobre 2023. © AFP

Donald Trump est devenu lundi le premier ex-président américain à comparaître au pénal, dans un procès à New York qui fait courir au candidat républicain le risque d’une condamnation juste avant l’élection présidentielle.

Juste avant l’audience au tribunal de Manhattan le candidat républicain a dénoncé une « persécution politique » ourdie par l’administration du président démocrate.

Il est ensuite entré dans la salle du tribunal où il s’est assis, le visage grave pour se concerter longuement avec son avocat, sans prêter attention au procureur Alvin Bragg.

Le milliardaire est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star du X Stormy Daniels , à quelques jours de l’élection de 2016, qu’il avait remportée sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton.

Le juge Juan Merchan a ouvert la séance par l’examen des recours de la défense, rejetant notamment une demande de se récuser. Il a ensuite exposé au prévenu les règles à suivre pour assister au procès.

Les procureurs ont également réclamé des amendes à l’encontre de Donald Trump pour « entrave à la bonne marche de la justice », affirmant qu’il a violé ces derniers jours sur les réseaux sociaux un ordre lui interdisant de critiquer les témoins. Le juge a fixé une audience sur ce point au 23 avril.

– Une soixantaine de jurés exemptés –
Après plusieurs heures consacrées à des questions de procédure, comme l’admissibilité des éléments de preuve réclamés par l’accusation, un premier groupe de 96 jurés potentiels a été autorisé à entrer dans la salle vers 14H30 (18H30 GMT).

Le juge leur a fait prêter serment puis leur a lu les instructions pour participer au procès. Lorsqu’il leur a demandé à ceux qui s’estimeraient incapables de se montrer impartiaux de lever la main, plus de la moitié se sont signalés et ont été aussitôt exemptés. Une dizaine d’autres l’ont également été pour d’autres motifs, non précisés.

Les autres ont commencé à répondre à un long questionnaire, notamment sur leurs sympathies ou préjugés envers l’accusé.

Le but de cette étape décisive est de sélectionner les douze jurés qui déclareront à l’unanimité Donald Trump « coupable » ou « non coupable », un processus qui pourrait prendre des jours.

Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump risque, en théorie, une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas d’être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d’une revanche contre Joe Biden, mais projetterait la campagne dans une situation totalement inédite.

En attendant, « Trump va se rendre compte que devoir rester assis au tribunal toute la journée pendant des semaines peut être désagréable, avec des limites aux pauses pour aller aux toilettes, avoir accès à son téléphone, à l’activité physique, au golf », a ironisé sur les réseaux sociaux l’ex-procureur fédéral Shanlon Wu, en comparant cette situation à celle d’un détenu.

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S’il était déclaré non coupable, ce serait au contraire un succès majeur pour le candidat républicain. D’autant plus qu’il est parvenu jusqu’à présent à différer ses trois autres procès au pénal, deux pour tentatives illicites d’inverser les résultats de l’élection de 2020, et un pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés.

Le spécialiste de droit électoral Richard Hasen déplore la perspective que cette affaire « un délit mineur de financement de campagne électoral », puisse être la seule jugée avant l’élection, dans une tribune au Los Angeles Times.

Selon lui dans ce dossier tout autre verdict que la condamnation la plus lourde « ne fera qu’encourager Trump ».

L’ex-président est inculpé de falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels par son avocat personnel de l’époque, Michael Cohen.

En échange, cette dernière avait accepté de se taire sur une fugace relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.

Mais l’accusation entend démontrer des manoeuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.

Aux environs du tribunal placé sous très haute sécurité, quelques dizaines de manifestants pro et anti-Trump se sont rassemblés lundi. Les caméras des médias du monde entier sont présentes, mais les audiences ne seront pas télévisées, en vertu des lois de l’Etat de New York.

L’un des enjeux du procès sera de déterminer ce que Donald Trump savait sur ces paiements au moment où ils ont été réalisés.

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