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En Ukraine, un Ivoirien témoigne: «Nous sommes livrés à nous-mêmes»
Publié leDepuis le début de l’offensive russe sur l’Ukraine, des milliers de personnes, y compris les étrangers installés dans ce pays, tentent de fuir. Dans ce chaos, les étudiants africains ont fait état de discriminations. H24Info a recueilli des témoignages de personnes qui disent se voir refuser l’accès aux trains ou encore retenues aux frontières alors que les Ukrainiens sont autorisés à passer en premier.
La communauté africaine en Ukraine, composée majoritairement d’étudiants, vit dans la terreur et essaie de fuir le pays. Ils doivent se battre pour franchir la frontière et pouvoir espérer un jour rentrer chez eux. Plusieurs témoignages font état de discriminations. Ils affirment que la priorité est donnée aux occidentaux et aux ukrainiens. Eux doivent prendre leur mal en patience. Du coup, ils s’organisent afin de pouvoir mieux s’en sortir.
Gildas Bahi, résident permanent en Ukraine, ingénieur en technique de forage de pétrole, s’est improvisé coordinateur des déplacements de la communauté ivoirienne. Il dénonce un “racisme bien orchestré” des officiels qui, dit-il, empêche “la communauté noire de passer du côté polonais”.
“Cette situation a malheureusement causé la mort de deux Africains originaires de Tanzanie et du Rwanda morts à cause du froid, des bousculade et la faim en plus d’une mauvaise organisation”, raconte notre interlocuteur.
“Les conditions sont vraiment difficiles. Il n’y a pas d’assistance côté ukrainien. Nous sommes livrés à nous-même. Beaucoup de nos concitoyens ont été hospitalisés à cause de la mauvaise qualité de vie”, raconte le jeune homme. Sur les réseaux sociaux, plusieurs étudiants ont fait état d’expériences similaires.
Sur Twitter, via le hashtag #AfricansinUkraine, les témoignages se multiplient pour dénoncer le sort des étudiants, notamment originaires d’Afrique subsaharienne.
Ils accusent la Pologne de leur refuser l’entrée sur son territoire et l’Ukraine de leur bloquer l’accès aux trains.
Des étudiants témoignent en vidéo sur les plateformes et donnent des informations sur l’état des lieux et aussi sur les dispositions à prendre, comme ce jeune ivoirien qui en parle dans une vidéo sur Twitter:
Un étudiant ivoirien 🇨🇮 raconte comment il a réussi à traverser la frontière ukrainienne 🇺🇦 pour arriver en Pologne 🇵🇱 malgré les difficultés.
Merci à @AGEO225
pour la vidéo 🙏 pic.twitter.com/SSaOTP4lPi— ⭕️Edithbrou.nft (@edithbrou) February 28, 2022
D’autres témoignages d’étudiantes qui parlent d’un véritable calvaire:
🇨🇩Vanessa, étudiante en médecine à Ternopil « Ça fait cinq ans que j’habite en Ukraine, que j’étudie, que je travaille ici. Et pourtant : les bus n’ont pas voulu me prendre, je n’ai pas pu monter dans le train. Je n’aurais pas eu autant de difficultés si j’avais été blanche. »
— ThMfd (@TMfundu) March 1, 2022
🇦🇴 Maria, étudiante en génie chimique à Dnipro « Déjà à Dnipro, ça a été difficile. Sur le quai de la gare, on nous a clairement dit que certains pays n’étaient pas prioritaires. Nigeria, Congo, Inde, Angola : on ne pouvait pas monter.» 3/4 #angolanosnaucrania
— ThMfd (@TMfundu) March 1, 2022
“Pour l’évacuation, nous travaillons en étroite collaboration avec l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Allemagne”, renchérit Gildas Bahi.
Dans la foulée, des pays comme l’Afrique du Sud ou encore le Nigeria ont lancé des opérations de rapatriement. La vague de témoignages de jeunes africains bloqués en Ukraine a fait réagir plusieurs pays africains qui ont exhorté la Russie et l’Ukraine à traiter les ressortissants africains avec dignité et respect.