Drame de Tanger: 28 morts dans un atelier “clandestin” qui existe depuis… 20 ans

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Le bilan de la tragédie qui a frappé ce matin la ville de Tanger ce matin après l’inondation d’un atelier clandestin de textile risque de grimper. Selon nos confrères de Média 24 et Le 360, on dénombrerait entre 26 et 28 victimes alors que le bilan officiel (toujours provisoire) annonce 24 morts. Sur place, les recherches se poursuivent toujours et des questions se posent autour de cet atelier pas si clandestin que ça. 

Les employés de cet atelier installé au sous-sol d’une maison dans un quartier résidentiel de la ville portuaire ont été piégés lundi matin par les eaux, après des pluies torrentielles qui ont atteint 50 mm en une heure, selon les autorités locales. Cette unité clandestine était située dans la cave d’une villa à Hay Alinas, dans la zone d’El Mers a subi une infiltration d’eaux de pluies.

Les secouristes avaient récupéré ce lundi en début d’après-midi vingt-quatre corps ainsi que dix survivants, qui ont été conduits à l’hôpital.

Des représentants des autorités, présents sur place, avaient alors fait état de vingt-cinq morts -17 femmes et 8 hommes âgés de 20 à 40 ans-, selon un journaliste local joint par l’AFP.

Des images diffusées par les médias locaux ont montré un ballet d’ambulances et des corps évacués sur des civières, sous les yeux de riverains traumatisés, dans ce quartier situé dans le sud de Tanger.

Des ouvriers ont pu être sauvés grâce à un habitant du quartier qui les a aidés à s’extraire du sous-sol inondé avec une corde, selon un témoignage recueilli par le journaliste local, corroboré par des images diffusées sur YouTube.

Certains médias locaux ont évoqué un problème d’électrocution mais cette information n’a pas été confirmée par les autorités.

 

Lire aussi. Diapo. Drame à Tanger: le bilan s’alourdit, la commune évoque une « responsabilité partagée »

 

Une enquête judiciaire a été ouverte « pour élucider les circonstances » et « déterminer les responsabilités » du drame, selon la MAP.

Le propriétaire de l’atelier, qui fait partie des survivants hospitalisés, « sera entendu dès que son état le permettra », a précisé à l’AFP une source au sein de la police.

Sur les réseaux sociaux, les internautes s’interrogeaient sur le fait que l’atelier ait pu rester « clandestin ».

« Comment des dizaines de travailleurs et de travailleuses ont-ils pu entrer pendant des années dans le garage d’un bâtiment résidentiel (…) sans que les autorités locales ne s’en aperçoivent », s’interroge l’Observatoire du nord des droits humains, une ONG locale, dans un communiqué.

« Cette unité de production est très ancienne. Elle se trouve dans ce quartier depuis, au moins, une vingtaine d’années, et elle se situe dans une cave », indique même une source à Média 24.

L’enquête en cours permettra certainement d’éclaircir ces points dans les prochains jours.

Ce lundi, les députés ont observé une minute de silence à la mémoire des « martyrs de l’économie informelle ».

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