Les cours du gaz chutaient lourdement cette semaine après que le président russe Vladimir Poutine…
Dès ce 1er avril, les pays « inamicaux » devront payer en roubles pour avoir du gaz (Poutine)
Publié leVladimir Poutine a annoncé jeudi que les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » devront à partir de vendredi payer en roubles depuis des comptes en Russie sous peine d’être privés d’approvisionnements, mesure touchant surtout l’Union européenne.
Lire aussi. Négociations Russie-Ukraine, confinement en Chine: le pétrole perd 5%
Moscou a publié début mars une liste de pays « inamicaux » qui comprend notamment les Etats-Unis, les membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l’Australie.
Les Etats de l’UE sont les principaux consommateurs de gaz russe.
M. Poutine a insisté sur le fait que le paiement en roubles n’aurait aucun effet sur les volumes ou les prix, alors que ceux-ci sont formulés dans la plupart des contrats en devises étrangères.
De facto, comme l’avait expliqué le Kremlin jeudi matin, les consommateurs de gaz russe devront effectuer une opération de change en Russie.
« Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paye les livraisons, il n’y a dans les faits aucun changement. Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devise qui est prévu dans le contrat », a souligné Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Lire aussi. Carburants: tout savoir sur le gaz naturel liquéfié sur lequel compte l’Europe
« La Russie reste fidèle à ses obligations contractuelles, en volume comme en prix », a-t-il dit, précisant que M. Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi que leurs conseillers, avaient discuté en détail du nouveau système la veille.
Le gaz russe est crucial pour l’UE, qui cherche depuis le début de l’offensive de Moscou en Ukraine à trouver les moyens de se défaire de cette dépendance.
La décision de passer à une facturation en roubles doit permettre à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chahutée par les sanctions, mais la privera d’une source de devises.
D’ores et déjà, la Russie oblige ses exportateurs, y compris Gazprom, à convertir 80% de leur chiffre d’affaires en roubles.
Ces mesures et un taux d’intérêt directeur à 20% ont permis à la monnaie russe de se reprendre. Après avoir considérablement dévissé dans la foulée du début de l’offensive russe le 24 février, elle revient à des niveaux proches de ceux enregistrés avant l’assaut.