Décès du chorégraphe, réalisateur et artiste pluridisciplinaire Lahcen Zinoun

Le chorégraphe et réalisateur Lahcen Zinoun est décédé à 80 ans, ce mardi 16 janvier, dans une clinique privée de Casablanca où il avait été admis il y a quelques jours.

Un grand metteur en scène, réalisateur et par-dessus tout un des rares chorégraphes marocains n’est plus.
Admis il y a quelques jours dans une clinique de la métropole à la suite d’une hémorragie cérébrale, Zinoun avait subi une opération très délicate.

Après plusieurs jours de dans le coma au service de réanimation, Lahcen Zinoun qui est aussi danseur, cinéaste, peintre et poète, a rendu l’âme.

Son décès a attristé le monde artistique.  Beaucoup d’artistes ont rapporté l’information du départ du réalisateur de «Oud Al Ward».

Né à Casablanca en 1944, Lahcen Zinoun a reçu le premier prix de danse au conservatoire municipal de la ville en 1964. Il se rend ensuite à Bruxelles où il s’inscrit au Conservatoire de danse pour suivre les cours de Sana Dolsky.

Danseur étoile, il a travaillé avec de grands chorégraphes comme George Skibine, Peter Van Dijk, Jorge Lefebre, André Leclair, Hanna Voos, Jeanne Brabants ou encore Janine Charrat.

Il a surtout travaillé en tant que chorégraphe pour nombreux films, en l’occurrence, « La Dernière Tentation du Christ » de Martin Scorsese, « Un thé au Sahara » de Bernardo Bertolucci, « Les Beaux Jours de Shéhérazade » de Mostafa Derkaoui, « L’Ombre du pharaon » de Souheil Ben Barka ou encore « Joseph » de Robert Young.

Zainoun a, ensuite réalisé un premier court métrage pour le spectacle « Flagrant délire » présenté aux Pays-Bas dans le cadre de la semaine culturelle du Maroc. Cette œuvre a été aussi été présentée à Paris lors de l’année du Maroc en France en 1991. Suivront trois autres courts métrages : « Assamt » en 2001, « Piano » en 2002 et « Faux Pas » en 2003. C’est alors que cet artiste a décidé de réaliser le long-métrage « Oud Al’ward » (La Beauté éparpillée) en 2007.

Plus chorégraphe qu’autre chose, Zinoun avait crée (1978), en compagnie de son épouse Michèle Barette, une école de danse ainsi que la compagnie du Ballet-Théâtre Zinoun.

En 1986, il crée la Troupe nationale des arts traditionnels. Chorégraphe de renommée internationale, Lahcen Zinoun et son Ballet-Théâtre se produisent tant dans le monde arabe qu’en Occident (du Festival international d’Hammamet) le MASA à Abidjan en 1997, à l’expo-universelle de Lisbonne 1998, à l’année du Maroc en France avec des représentations de Flagrant délire au Café de la danse et à l’Institut du monde arabe à Paris. Tournée aux Pays-Bas à Amsterdam, Rotterdam et Breda.

Chorégraphie pour la star du New York City Ballet Valentina Koslova, un pas de deux en 1987, Zinou a aussi créé le ballet théâtre Flagrant délire (1991), le ballet Isli-Tislit (1993), la chorégraphie du ballet Adonis en 1997 et le Festival international de danse contemporaine de Casablanca (1999), qui aura lieu jusqu’en 2008. L’Asile de la raison, sa dernière création, y fera la clôture en 2000.

En 2013, il crée le spectacle Farhat Doukala ou Le Chant de Mazagan, présenté à Paris à l’Institut du monde arabe et au Théâtre Mozaiek à Amsterdam en 2015.

Un des rares artistes pluridisciplinaires qu’a connu le Maroc s’est éteint ce mardi 11 janvier 2024.