Interview. Nadia Larguet raconte son litige avec l'ONMT

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La productrice et journaliste Nadia Larguet a obtenu gain de cause dans une affaire d’atteinte au droit d’auteur contre l’Office national marocain du tourisme (ONMT). Nadia Larguet accusait l’ONMT de l’avoir “doublé” en vendant l’une de ses idées à la chaîne française M6.
Nadia Larguet est l’une des figures les plus connues du paysage audiovisuel marocain. Journaliste, productrice et animatrice télé, celle que l’on surnomme « l’enfant de la télé » est connue pour les émissions qu’elle a animées et produit sur 2M, dont la plus célèbre est « Entr’Act », l’émission qui l’a révélé en 1997. En juin dernier, Nadia Larguet a gagné sa première bataille contre l’ONMT dans une affaire d’atteinte au droit d’auteur, concernant le concept d’une campagne de promotion du Maroc qu’elle avait soumis à l’Office il y a quelques années et qui avait été « repris et diffusé sur la chaîne M6 en 2016 » (voir la vidéo en bas de l’article). Une première dans l’histoire de la propriété intellectuelle au Maroc. Nadia Larguet nous confie les détails de cette affaire.
– Parlez-nous de ce litige avec l’ONMT ?
C’est très simple. C’est l’histoire d’une personne qui va proposer un projet, le développer et qui se rend compte un jour en allumant sa télé que le même projet est donné à quelqu’un d’autre. C’est vraiment ce qui c’est passé pour moi, j’avais proposé une idée à l’ONMT puis je n’ai plus eu aucune nouvelle. Le concept que j’ai proposé, a été réalisée mais avec une autre boîte de production qui de surcroît est étrangère.
– L’ONMT a-t-il réagi après que la cour d’appel administrative de Rabat ait livré sa décision ?
Au moment où je vous parle, mon avocat ne m’a pas signalé que l’ONMT a réagi. Ca ne m’étonnerait pas qu’ils aillent en cassation, la loi leur donne cette possibilité-là ce qui est tout à fait normal.
– Quel conseil pourriez-vous donner aux porteurs de projets souhaitant protéger leurs droits d’auteur ?
Le conseil que je donnerai est simple : les écrits restent et les paroles s’envolent. Les gens sont, malheureusement, beaucoup dans l’oralité, et ne laissent pas assez de traces des échanges qu’ils peuvent avoir. Moi, je suis quelqu’un qui en laisse beaucoup. Je trouve que les personnes devraient mieux se protéger. En parallèle, ce serait bien que le Bureau marocain du Droit d’Auteur (BMDA) se calque sur les bureaux de dépôts de droits d’auteur français. En 2018, en France avec la société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) vous n’avez même plus besoin de vous déplacer pour déposer vos projets vous pouvez faire cela via internet. Ce serait bien qu’au Maroc nous avancions dans ce domaine là.

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