La crise du Golfe pourrait affecter la croissance régionale, alerte le FMI

Publié le
Crédit: DR

L’impact économique des tensions diplomatiques autour du Qatar a été limité jusqu’ici mais une crise prolongée pourrait affaiblir la croissance à moyen terme de l’ensemble du Golfe, a estimé mardi le Fonds monétaire international.

Le 5 juin, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et lui ont imposé un embargo aérien, maritime et terrestre, l’accusant de soutenir des « groupes extrémistes ».

Le Qatar a rejeté les accusations et dénoncé une « tentative de mise sous tutelle » par ses voisins.

« La fracture diplomatique entre le Qatar et les pays voisins a eu un impact limité sur l’économie du Qatar et son impact sur la région a été atténué à court terme », a déclaré à l’AFP le directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Jihad Azour.

« Jusqu’à présent, il n’y a aucun signe d’impact de cette dispute sur la croissance du Conseil de coopération du Golfe (CCG) », hormis un effet limité sur le commerce, a-t-il dit.

Le FMI a toutefois averti, dans ses Perspectives économiques régionales publiées mardi, que si la crise se prolongeait, elle aurait un impact négatif sur la croissance à moyen terme du CCG qui comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.

« Un clivage prolongé pourrait affaiblir les perspectives de croissance à moyen terme, non seulement pour le Qatar mais aussi pour les autres pays du CCG », a souligné le rapport.

Selon le document, si la crise persistait, elle ralentirait les progrès vers une plus grande intégration du CCG et entraînerait une érosion plus importante de la confiance, ce qui réduirait les investissements et la croissance et augmenterait les coûts de financement au Qatar et peut-être dans le reste du CCG.

La rapport relève que la crise a entraîné certaines pressions financières sur le Qatar, la notation et les perspectives de crédit de ce riche émirat gazier ayant été abaissées, ce qui a entraîné une hausse des taux d’intérêt interbancaires et une baisse des dépôts du secteur privé.

L’impact initial sur les banques du Qatar a été largement atténué par les injections de liquidités de la Banque centrale et l’augmentation des dépôts du secteur public, note le rapport.

Le mois dernier, Moody’s Investors Service a estimé qu’environ 30 milliards de dollars ont été retirés du système bancaire du Qatar en juin et juillet.

Moody’s a indiqué que le Qatar avait utilisé 38,5 milliards de dollars – soit 23% de son PIB – pour soutenir l’économie au cours des deux premiers mois de sanctions.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

La crise du Golfe pourrait affecter la croissance régionale, alerte le FMI

S'ABONNER
Partager
S'abonner