Coronavirus au Maroc: l’état d’urgence sanitaire prolongé d’un mois
Publié leLe gouvernement marocain a décidé mercredi de prolonger d’un mois l’état d’urgence sanitaire décrété à la mi-mars pour faire face à la pandémie de nouveau coronavirus, sur fond de flambée des cas de contaminations, a annoncé le Premier ministre sur son compte Twitter.
« Aujourd’hui, le conseil du gouvernement a approuvé un projet de décret prolongeant la durée de validité de l’état d’urgence sanitaire sur tout le territoire national pour lutter contre le Covid-19 », affirme le bref message du chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani.
Cette nouvelle prolongation va permettre l’adoption de mesures d’urgences ponctuelles, comme le récent verrouillage de la capitale économique Casablanca, annoncé dimanche soir, avec couvre-feu nocturne, contrôle strict des déplacements et fermeture de toutes les écoles la veille de la rentrée scolaire.
« Nous risquons d’être submergés par le virus. Dès lors, des mesures drastiques s’imposent, sinon la situation risque d’être incontrôlable dans les jours à venir », avait souligné dimanche soir le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, pour expliquer les restrictions imposées dans la métropole de 3,3 millions d’habitants.
Avec plus d’un millier de cas quotidiens depuis début août, la hausse des contaminations au Maroc alimente l’inquiétude et les critiques des médias locaux sur la gestion de la crise sanitaire.
Le royaume dénombre dans son dernier bilan un total de 75.721 cas de contamination, dont 1427 décès et 57239 guérisons.
A la mi-août, le roi avait lui-même exprimé son inquiétude face à « la multiplication exceptionnelle des cas d’infections » en pointant un « relâchement inadmissible » des citoyens, appelés à plus de civisme. Mohamed VI avait aussi averti du risque de saturation des hôpitaux en soulignant que « les aides accordées par l’Etat excèdent ses ressources ».
La presse marocaine pointe aussi régulièrement, avec de multiples témoignages, les défaillances de la prise en charge des patients, le déficit de communication des autorités ou les contradictions d’une stratégie globale largement déléguée aux responsables sécuritaires.
Ainsi, le maintien d’une rentrée scolaire en présentiel le 7 septembre, puis, la veille du grand jour, l’annonce de fermeture de toutes les écoles situées dans des zones considérées comme des foyers infectieux — notamment la mégapole de Casablanca — a provoqué des vagues de réactions indignées sur les réseaux sociaux et des articles acerbes.