Cinéma: « Le Bleu du caftan », lumière sur l’homosexualité au Maroc

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Un triangle amoureux sur fond d’homosexualité au Maroc: « Le Bleu du caftan », deuxième long-métrage sensible et empreint de pudeur de Maryam Touzani, espère pouvoir « contribuer à créer un débat sain et nécessaire » sur cette question qui divise le pays.

Le film, qui a raflé le prix de la critique de la section Un certain regard du Festival de Cannes l’année dernière, sort dans les salles françaises mercredi. Il a été le candidat du Maroc aux Oscars.

Révélée en 2019 grâce à son film « Adam », la réalisatrice de 42 ans revient avec un long-métrage à l’esthétisme très maîtrisé, empreint de sensualité: l’histoire de Halim et Mina, un couple soudé et sans histoire mais qui vit avec un pesant secret, l’homosexualité de l’époux.

Au Maroc, l’homosexualité est certes pénalisée mais elle est relativement moins réprimée que dans d’autres pays de la région et les poursuites ne sont pas systématiques.

C’est dans la médina de Salé, ville voisine de la capitale Rabat, que la vie de Mina et Halim (campés par l’actrice belge Lubna Azabal et l’acteur palestinien Saleh Bakri) bascule avec l’arrivée d’un jeune apprenti dans leur atelier de confection de caftans (robes traditionnelles marocaines).

Lire aussi: «Le Bleu du Caftan» en compétition officielle du festival MedFilm de Rome

Le rapprochement entre Youssef (interprété par l’acteur marocain Ayoub Missioui) et son maître tailleur les embarque, avec Mina, dans une expérience de l’amour nouvelle et plurielle.

« On a souvent tendance à mettre des étiquettes sur les histoires d’amour mais mon désir profond était de les raconter sans porter de jugement », expliquait la réalisatrice dans une entretien à l’AFP fin décembre.

Dans la féérie de fiction comme dans l’amère réalité, la réalisatrice croit dur comme fer que « les mentalités doivent changer ». « C’est en changeant les mentalités que les lois peuvent évoluer. Je pense qu’on ne peut pas condamner l’amour », ajoutait-elle.

D’emblée, tout est clairement établi, même si aucune image frontale n’est montrée au spectateur.

« Ça me blesse et me fait mal de voir des personnes (de la communauté LGBT+) vivre cachées, dans la peur, et que l’expression de leur amour soit étouffée, niée et jugée », déplorait-elle. « Mon film peut contribuer à créer un débat sain, nécessaire et salutaire sur cette question ».

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