Blinken en Israël pour discuter d’une trêve à Gaza

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Blinken arrive au Caire, première étape de sa tournée moyen-orientale
© AFP.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken rencontre mercredi les dirigeants israéliens pour favoriser un nouvel accord de trêve dans la bande de Gaza, incluant la libération d’otages, à l’heure où la guerre entre Israël et le Hamas entre dans son cinquième mois.

Des bombardements israéliens, selon un journaliste de l’AFP, ont encore visé Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, et la ville voisine de Rafah, refuge pour des centaines de milliers de déplacés terrorisés, qui craignent à présent un assaut terrestre.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, cent personnes ont été tuées depuis mardi soir à travers la bande de Gaza. »Nous n’avons pas dormi de la nuit. Le bruit des avions n’a pas cessé.

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Les bombardements sont devenus si proches et si violents. Je suis terrorisée à l’idée qu’Israël lance une opération terrestre sur Rafah », a confié à l’AFP Dana Ahmed, une femme de 40 ans qui a fui la ville de Gaza (nord) avec sa famille et vit sous une tente à Rafah.

 « Un film d’horreur » 

« Ce sont eux (l’armée israélienne, ndlr) qui ont demandé aux gens d’aller à Rafah. Où irons-nous? La situation est catastrophique. J’ai l’impression de vivre un film d’horreur ».

Après l’Egypte et le Qatar mardi, deux pays médiateurs, le secrétaire d’Etat américain est arrivé en Israël pour cette cinquième tournée dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre et doit rencontrer notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hamas a annoncé avoir remis sa réponse, sans la détailler, aux médiateurs égyptiens et qataris à une proposition de trêve formulée fin janvier à Paris par des responsables américains, qataris et égyptiens.

Selon un responsable américain, Antony Blinken a été informé mardi de cette réponse par l’émir du Qatar.

Une source du mouvement palestinien avait indiqué la semaine dernière que le projet en trois phases prévoyait notamment une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus par le Hamas, ainsi que l’entrée accrue d’aide humanitaire à Gaza.

Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, s’est dit « optimiste », en qualifiant de « globalement positive » la réponse du Hamas.

Cette réponse a également été transmise au Mossad, les services de renseignement extérieurs israéliens. « Les détails sont examinés attentivement par les responsables impliqués dans les négociations », ont indiqué les services de M. Netanyahu.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée sur le sol israélien par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a juré de « détruire » le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et a lancé une offensive qui a fait 27.585 morts dans le territoire palestinien, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Craintes pour Rafah 

Des quartiers entiers ont été détruits par les bombardements israéliens et 1,7 million de personnes, selon l’ONU, ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d’habitants du petit territoire, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Après avoir fui les combats plus au nord, plus de 1,3 million de déplacés, selon l’ONU, s’entassent à présent dans des conditions désespérées à Rafah, soit cinq fois la population initiale de cette ville adossée à la frontière fermée avec l’Egypte.

Rafah pourrait être le prochain objectif d’Israël. Lundi, le ministre de la Défense Yoav Gallant, qui doit aussi s’entretenir mercredi avec M. Blinken, a averti que l’armée « atteindrait des lieux où elle n’a pas encore combattu (…) jusqu’au dernier bastion du Hamas, à savoir Rafah ».

« Une intensification des hostilités à Rafah pourrait entraîner des pertes de vies civiles à grande échelle. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour l’éviter », a averti à Genève Jens Laerke, un porte-parole du bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha).

 « Beaucoup de travail » 

Fin novembre, une première trêve d’une semaine avait permis l’entrée accrue d’aide humanitaire et la libération d’une centaine d’otages, sur les quelque 250 emmenés à Gaza le 7 octobre, et de prisonniers palestiniens.

Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais nous continuons à croire qu’un accord est possible et même essentiel, et nous continuerons à travailler sans relâche pour y parvenir », a dit mardi M. Blinken.

Selon lui, le projet d’accord élaboré fin janvier « offre la perspective d’un calme prolongé, d’une libération des otages et d’une augmentation de l’aide » à Gaza. « Cela serait clairement bénéfique pour tout le monde », a-t-il affirmé.

Or jusque-là, le Hamas exige un cessez-le-feu total. Israël, qui considère le mouvement islamiste palestinien comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne, s’y refuse en soutenant que son offensive à Gaza ne se terminera qu’une fois le Hamas éliminé et les otages libérés.

« Nous sommes sur la voie de la victoire totale et nous ne nous arrêterons pas », a répété mardi M. Netanyahu.

Hors de Gaza, les tensions restent vives dans la région entre d’un côté Israël et ses alliés et de l’autre l’Iran et des groupes alliés dont le Hezbollah libanais, des milices en Irak et en Syrie et les rebelles houthis au Yémen.

Dans la nuit, des frappes israéliennes sur la région de Homs, en Syrie, ont fait huit morts dont six civils, selon une ONG.

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