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Au 500e jour de la guerre, Zelensky célèbre le « courage » de l’Ukraine
Publié leLe président ukrainien Volodymyr Zelensky a célébré le « courage » de son peuple au 500e jour samedi de la guerre déclenchée par la Russie, qui a mené samedi un nouveau bombardement meurtrier dans l’est du pays.
Le cap symbolique des 500 jours est franchi alors que Kiev, engagé dans une contre-offensive contre Moscou, a obtenu vendredi l’engagement de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions, une arme très controversée, à quelques jours du sommet de l’Otan à Vilnius.
Pour marquer le 500e jour d’un conflit qui a tué plus de 9.000 civils selon l’ONU, le président ukrainien s’est rendu sur l’île des Serpents, dont Moscou s’était emparé peu après le début de l’invasion le 24 février 2022 avant de devoir l’abandonner.
« Aujourd’hui, nous sommes sur l’île des Serpents, qui ne sera jamais conquise par l’occupant, tout comme le reste de l’Ukraine, parce que nous sommes le pays du courage », a déclaré M. Zelensky dans une vidéo non datée publiée samedi sur les réseaux sociaux.
Le contingent ukrainien qui stationnait sur ce petit caillou au début de l’invasion avait refusé de se rendre et avait intimé au navire de guerre russe Moskva « d’aller se faire foutre », au cours d’un échange radio devenu culte et érigé en symbole de la résistance de Kiev.
Ces soldats ukrainiens avaient certes fini par être capturés avant d’être échangés avec des prisonniers russes. Mais le Moskva avait coulé en mer Noire après avoir été touché, selon Kiev, par des missiles ukrainiens. Moscou avait abandonné l’île en juin 2022.
A Istanbul, où il achevait samedi une tournée régionale, le président ukrainien a salué la mémoire des victimes du conflit lors d’une prière aux côtés du patriarche orthodoxe Bartholomée.
Sur le terrain, une frappe russe sur l’important noeud ferroviaire de Lyman, repris en octobre par Kiev, a fait au moins huit morts et 13 blessés samedi, selon le ministère ukrainien de l’Intérieur.
De l’autre côté du front, un bombardement ukrainien a tué deux personnes dans la nuit dans la ville occupée d’Olechky, dans le Sud du pays, selon les services de secours locaux.
Vendredi, le président ukrainien a obtenu de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions, qu’il a qualifiées d' »indispensable programme d’aide ».
Les Etats-Unis ont ainsi franchi un pas supplémentaire dans leur soutien à l’Ukraine en acceptant de fournir à son allié ces armes interdites dans de nombreux pays, qui tuent à l’aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l’impact et accusée de faire de nombreuses victimes civiles collatérales.
La Russie a dénoncé samedi cette décision comme un « aveu de faiblesse » face à « l’échec » de la contre-offensive ukrainienne. Moscou a estimé que Washington se rend ainsi « complice » des victimes civiles que ces bombes feront.
Le président américain Joe Biden a lui confié à la chaîne CNN que la décision de livrer ces armes avait été « difficile » mais représentait « la bonne chose à faire ».
En revanche, Washington a douché les espoirs de M. Zelensky qui espérait le soutien des Occidentaux à l’entrée accélérée de son pays dans l’Otan lors du prochain sommet de Vilnius des 11 et 12 juillet.
Kiev « a encore de nombreuses étapes à franchir avant de pouvoir devenir membre », a prévenu le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Le chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan, recevant vendredi M. Zelensky à Istanbul, a au contraire estimé que l’Ukraine « méritait » de rentrer dans l’Alliance atlantique et appelé les deux pays belligérants à « retourner aux pourparlers de paix ».
Le Kremlin a, de son côté, fustigé samedi le rapatriement par le président ukrainien de plusieurs commandants ukrainiens qui devaient rester en Turquie jusqu’à la fin du conflit à la faveur d’un accord entre Moscou et Kiev.
La présidence ukrainienne a confirmé avoir obtenu le retour de ces membres du régiment Azov, après des « négociations avec la partie turque ». Ils ont été accueilli à l’aéroport d’Istanbul par le président Zelensky.
Célébré comme des héros en Ukraine pour leur résistance tenace au sein de l’usine Azovstal lors du siège de Marioupol, les combattants d’Azov sont honnis en Russie pour leur liens avec les milieux ultranationalistes ukrainiens.
M. Zelensky a eu un long entretien avec le président turc, qui maintient des liens étroits à la fois avec Kiev et Moscou, pendant lequel a été évoqué l’accord de juillet 2022 qui permet à l’Ukraine d’exporter des céréales à travers la mer Noire malgré la guerre.
Cet accord expire le 17 juillet et la Russie a déclaré ne voir aucune raison de le prolonger. « Nous espérons que l’accord sera prolongé », a déclaré M. Erdogan, qui compte évoquer le sujet avec M. Poutine qu’il doit recevoir en août.
Interrogé samedi sur cette visite, le porte-parole du Kremlin est resté évasif. « Un contact est possible. Il n’y a pas encore de dates », a déclaré Dmitry Peskov, cité par les agences de presse russes.