Attaque au couteau à Paris: ce que l’on sait de l’assaillant

Publié le

Un touriste germano-philippin âgé de 23 ans est décédé samedi soir sous les coups d’un agresseur français, islamiste radical atteint de troubles psychiatriques, armé d’un couteau et d’un marteau, qui a semé l’effroi à proximité de la tour Eiffel dans l’ouest de Paris.

Voici ce que l’on sait de cette attaque perpétrée moins de deux mois après celle sanglante dans un lycée du nord de la France et suite à laquelle le niveau d’alerte a été élevé sur l’ensemble du territoire français.

L’attaque s’est passée vers 21H00 (20H00 GMT) à quelques encablures de la Tour Eiffel et autres lieux particulièrement animés le week-end et prisés des touristes.

L’assaillant s’en est pris à un couple de touristes allemands, tous deux infirmiers, a précisé à l’AFP le médecin urgentiste qui les a pris en charge.

« Le mari est décédé sous les coups de couteau », selon le récit livré par le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur place samedi.

Sa compagne, fortement choquée mais qui n’a pas eu de blessures corporelles selon le médecin urgentiste, a eu la vie sauve « grâce à un chauffeur de taxi qui semble être intervenu » et dont la présence aurait fait fuir l’assaillant de l’autre côté de la Seine, fleuve qui traverse la capitale, a ajouté le ministre.

Il s’en est ensuite pris avec un marteau, à deux hommes, un Français de 60 ans et un Britannique de 66 ans blessé à l’oeil, selon le Parquet antiterroriste (Pnat) avant d’être interpellé près d’un square après deux coups de taser.

Un couple de touristes allemands a été touché: l’homme germano-philippin qui était âgé de 23 ans, est décédé des coups de couteau. La femme « n’a pas été attaquée physiquement » mais elle est « extrêmement choquée », selon M. Darmanin.

De leur côté les deux hommes attaqués au marteau « sont aujourd’hui en bonne santé », a indiqué dimanche le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau sur France 3, en indiquant que tous deux avaient eu des « traumatismes superficiels », même si leurs « traumatismes psychologiques vont être immenses ».

 

Il s’agit, selon une source policière, d’Armand Rajabpour-Miyandoab, un Français de 26 ans né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine, département à l’ouest de Paris), dont les parents sont iraniens, a précisé une source sécuritaire.

Il est connu des services de justice pour islamisme radical et troubles psychiatriques et a crié « Allah akbar » au moment des faits, selon une source policière.

Il aurait dit aux policiers l’ayant interpellé qu’il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine ». Il aurait aussi déclaré qu’il « en voulait », sans préciser à qui, pour « ce qui se passait à Gaza » et que la France serait « complice de ce que faisait Israël » là-bas, a précisé M. Darmanin.

Déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense, à l’ouest de Paris, il avait été condamné à cinq ans de prison et avait fait quatre ans de détention.

Sorti de prison en 2020, il avait été placé sous contrôle judiciaire et sous Micas, un dispositif administratif assorti de mesures comparables à celles d’un contrôle judiciaire, et visant à prévenir des actes de terrorisme.

Lire aussi. Vidéo. Espagne: un Marocain armé d’un couteau et criant et criant «Allah Akbar» neutralisé par la police

Il vivait chez ses parents en Essonne selon Gérald Darmanin, et a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé à l’AFP des sources policières et sécuritaires.

Dans la vidéo, l’assaillant évoque « l’actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents », a détaillé la source sécuritaire.

L’assaillant a été interpellé puis placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête d’abord confiée à la brigade criminelle de Paris, sous la direction du parquet de Paris.

Le parquet antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête. Les enquêteurs vont désormais se pencher sur le suivi médical de l’auteur, un homme au « profil très instable, très influençable », selon une source sécuritaire interrogée par l’AFP.

« Est-ce qu’il était suivi médicalement comme il aurait dû l’être et comme il l’a été un temps, c’est une question qui se posera », a dit une source policière à l’AFP.

Selon une source proche du renseignement, 20% des quelques 5.000 suivies pour radicalisation en France souffrent de troubles psychiatriques.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Attaque au couteau à Paris: ce que l’on sait de l’assaillant

S'ABONNER
Partager
S'abonner