Ahmed Chami: « La lutte contre les fake-news passe par l’éducation numérique »

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Photo: CESE.

La lutte contre les fake-news est tributaire de la promotion de l’éducation numérique dans les curricula et du développement du sens critique des internautes, a souligné, mercredi à Rabat, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami.

Dans une allocution lors de l’atelier de restitution de l’avis du CESE intitulé « Inquiétante propagation des Fake News : de la désinformation à l’accès à une information avérée et disponible », élaboré dans le cadre d’une auto-saisine, M. Chami a mis en avant l’importance de la diffusion proactive et l’actualisation régulière et systématique des informations, en vue d’éviter les lacunes qui pourraient être à l’origine de la propagation des fausses informations.

Ahmed Reda Chami a mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’accès à l’information fiable, par le biais de la publication obligatoire de tous les documents officiels publics sur le site des établissements concernés dans un délai de 24h après leur adoption.

Le président du CESE a, par ailleurs, appelé à la création d’un portail numérique national consacré au fact-checking, à la mise en valeur des initiatives lancées au niveau de certains médias et au soutien financier au profit des sites dédiés à cet égard, dans le but d’assurer leur impartialité et renforcer leur crédibilité, relevant que la lutte contre les Fake News est une responsabilité qui incombe à tous les acteurs.

Le président de la commission de la société du savoir et de l’information au CESE, Amine Mounir Alaoui , a fait constater que « la production quotidienne de l’information est phénoménale, d’où l’impossibilité de contrôler la totalité des informations qui circulent et la nécessité de privilégier une information avérée et disponible ».

La propagation de ce type d’informations est une technique ancienne utilisée à des fins de calomnie et de désinformation en vue d’appuyer des opinions ou d’influencer des comportements, a-t-il poursuivi, notant que la retransmission sans réflexion amplifie la viralité des fausses informations.

Tout en relevant qu’une presse forte incarne une référence crédible et implique l’engagement des lecteurs, il a plaidé pour la formation continue des journalistes et de la présence de groupes de médias ayant une taille critique suffisante.

Evoquant l’importance de l’éducation des enfants aux médias et à l’information, il a noté la présence insuffisante d’internet dans les curricula, le manque de ressources humaines formées et l’inconscience des dangers de ces outils, tout en appelant à la sensibilisation et à la responsabilisation de la famille.

Le modèle économique des plateformes numériques est basé exclusivement sur le profit, ce qui explique le recours au buzz et à la diffusion du maximum d’informations en vue de maximiser le nombre de vue, en l’absence de tout caractère de véracité ou de fact-checking, a-t-il poursuivi.

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Quant à la recherche scientifique, M. Alaoui a insisté sur la mise en place, en partenariat entre l’Etat, les professionnels et les universités, des programmes de recherche et de développement d’outils de veille et de lutte contre la propagation des fake news pour être en phase avec les dernières évolutions technologiques en la matière.

Adopté à l’unanimité par l’Assemblée Générale du CESE, lors de sa 141ème session ordinaire, tenue le 29 décembre 2022, l’avis intitulé « Inquiétante propagation des Fake News : de la désinformation à l’accès à une information avérée et disponible » a été élaboré sur la base d’une approche participative avec l’ensemble des parties prenantes. Il est le résultat d’un large débat entre les différentes catégories du Conseil ainsi que des auditions organisées avec les acteurs concernés. Il s’est également appuyé sur une consultation lancée via la plateforme de participation citoyenne du CESE « Ouchariko ».

Les résultats de la consultation via la plateforme de participation citoyenne du CESE « Ouchariko », à laquelle ont participé 75372 personnes avec 626 réponses au questionnaire, font ressortir que 93% des répondants reçoivent souvent des informations qui semblent non fiables et que 51% ont transmis des informations qu’ils soupçonnent à leurs contacts (dans la majorité des cas sans en être conscients).

Les recommandations du CESE reposent sur trois axes, à savoir la sensibilisation et la responsabilisation des citoyens en matière d’accès et de partage de l’information, la vérification des informations (« fact-checking ») développée et facilitée au profit des utilisateurs des réseaux et les producteurs d’une information fiable, accessible et à jour.

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