Affaire libyenne: un ancien ministre de Sarkozy mis en examen pour «complicité de financement illégal»
Publié leLes enquêteurs reprochent à l’ex-ministre du Budget Eric Woerth le versement d’environ 11.000 euros aux collaborateurs de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, pendant et après son élection comme président de la République.
D’après Jean-Yves Leborgne, les enquêteurs reprochent à son client le versement d’environ 11.000 euros aux collaborateurs de la campagne, pendant et après l’élection. L’ancien ministre «a estimé de mémoire, dix ans après les faits, à une trentaine de milliers d’euros les gratifications en espèces opérées après la campagne», ajoute son avocat, en référence aux déclarations d’Eric Woerth devant les policiers en mai 2017. L’ancien ministre et son trésorier adjoint, Vincent Talvas, avaient alors assuré qu’il s’agissait de récompenser les membres de l’équipe, via des enveloppes contenant de 200 à 2.000 euros. Sur l’origine des fonds, ils ont soutenu qu’ils provenaient de dons anonymes par courrier ; une explication jugée «captieuse» par les enquêteurs et démentie par d’autres témoignages.
«Aucune preuve»
Cette mise en cause signifie que les juges estiment avoir fait le rapprochement avec les sommes qui, selon d’anciens dignitaires libyens et l’homme d’affaires Ziad Takieddine, auraient été remises à Nicolas Sarkozy et à son entourage au nom du colonel Kadhafi. En novembre 2016, le sulfureux intermédiaire franco-libanais avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d’euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à Claude Guéant, son directeur de cabinet à l’époque, lui aussi mis en examen dans cette affaire. «Est-il raisonnable de rapprocher ces faits, sans aucune preuve, des millions d’euros prétendument versés par Kadhafi?», s’interroge Jean-Yves Leborgne. «Eric Woerth conteste fermement ce raisonnement et s’insurge contre la poursuite dont il fait l’objet», poursuit l’avocat.