Niger: l’Union africaine se réunit, la junte persiste et signe

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Union africaine
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Le Niger est en mesure de « surmonter » les sanctions imposées à la suite du coup d’Etat, a assuré lundi le Premier ministre nommé par le régime militaire à Niamey, au moment où l’Union africaine (UA) a annoncé se réunir à Addis Abeba. 

« Nous pensons que même s’il s’agit d’un défi injuste qui nous a été imposé, nous devrions être en mesure de le surmonter. Et nous le surmonterons », a déclaré au média public allemand Deutsche Welle le chef du gouvernement des militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine, à propos des mesures prises par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Le Nigeria et la Cedeao sont des partenaires importants, a-t-il également assuré: « Nous avons un grand intérêt à préserver cette relation importante et historique et à faire en sorte que la Cedeao travaille d’abord sur des questions purement économiques ».

Il met cependant en garde: « Si nous constations que le principe politique et militaire passe au premier plan, à la place de cette solidarité économique, ce serait très regrettable ».

Le régime militaire a dénoncé dimanche dans un communiqué « les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cedeao« , prises lors d’un sommet de l’organisation le 30 juillet, au cours duquel avait aussi été fixé un ultimatum de 7 jours pour rétablir l’ordre constitutionnel, sous peine d’un recours à la force, non appliqué.

Pendant ce sommet, les Etats ouest-africains ont annoncé entre autres la suspension des transactions financières et commerciales avec le Niger, dépendant économiquement et énergétiquement de pays étrangers.

Ces sanctions « vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires » et de « fourniture en courant électrique », ont déploré les militaires dans leur communiqué lu à la télévision nationale.

Réunion de l’UA

Lundi également, le Conseil de paix et sécurité, organe en charge des conflits et questions de sécurité au sein de l’Union africaine (UA), a annoncé tenir une réunion à Addis Abeba pour discuter de « l’évolution de la situation au Niger et des efforts pour y remédier ».

Cette réunion se tient après le report samedi d’une rencontre des chefs d’état-major de la Cedeao, qui visait à faire part aux dirigeants « des meilleures options » suite à leur décision d’activer et de déployer leur « force en attente », pour rétablir le président Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet.

Le calendrier et les modalités d’une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n’ont pas été dévoilés. Les dirigeants de la Cedeao avaient toutefois réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour une résolution de la crise.

Lire aussi. Niger: le président Bazoum a reçu la visite de son médecin

De leur côté, les auteurs du coup d’Etat soufflent le chaud et le froid, d’abord ouverts à la négociation selon une médiation nigériane en visite à Niamey ce week-end, puis annonçant ensuite vouloir poursuivre pour « haute trahison » le président renversé.

Dans l’interview à Deutsche Welle, le Premier ministre Zeine a jugé positive la visite de cette délégation de religieux nigérians musulmans.

Dimanche soir, le régime militaire a affirmé avoir réuni les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger ».

Il appuie ses accusations sur des « échanges » de M. Bazoum avec des « nationaux », des « chefs d’Etat étrangers », et des « responsables d’organisations internationales ».

M. Bazoum, retenu dans sa résidence présidentielle depuis le jour du coup d’Etat avec son fils et sa femme, avait déclaré dans plusieurs médias être un « otage », privé d’électricité et contraint de ne manger que du riz et des pâtes, avant de recevoir la visite de son médecin, qui « n’a soulevé aucun problème quant à son état de santé » selon les militaires.

Parallèlement, la Maison de la presse du Niger, association regroupant les journalistes, s’inquiète des « pressions, menaces, intimidations » à l’encontre des journalistes. « Qu’ils s’agissent des journalistes locaux ou des correspondants étrangers, pourtant accrédités par les autorités nigériennes, ils sont nombreux à exercer leur profession dans une insécurité grandissante », ajoute-t-elle dans un communiqué.

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