Zagora: une marche nationale de solidarité avec « la révolte de la soif », dimanche prochain

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Une caravane nationale en provenance de diverses les villes du royaume en direction de Zagora est prévue le dimanche 29 octobre en solidarité avec les détenus de la «révolte de la soif».

 

Ils sont 32 personnes, dont huit mineurs, poursuivies suite aux manifestations qu’a connues récemment la ville et qui appelaient à la résolution du problème de la pénurie d’eau.

Huit manifestants de la «révolte de la soif» à Zagora sont poursuivis en liberté provisoire après un sit-in tenu le 24 septembre, alors que 25 autres sont détenues suite aux protestations du 8 octobre.

Accusées de rassemblement non autorisé, de jet de pierres contre les forces de l’ordre, d’incendie volontaire et d’actes de vandalisme, leur procès en première instance est prévu le lundi 30 octobre.

En solidarité avec ces détenus, une marche nationale est prévue 29 octobre prochain. Elle sera aussi suivie par une grève générale observée lundi 30 octobre par diverses sections syndicales locales (UMT, CDT, FDT…) très actives dans des secteurs en lien avec le tourisme et ainsi que par d’autres corps de métiers.

«Nous condamnons ces arrestations et poursuites judiciaires contre des citoyens qui n’ont rien fait à part revendiquer leur droit à l’accès à l’eau», a déclaré à H24Info Othman Riskou, coordinateur du comité de soutien aux détenus de Zagora initiateur de cette caravane nationale de solidarité. Pour Riskou, les violences qui ont marqué les manifestations à Zagora ont été attisées par l’intervention « brutale » des forces de l’ordre.

«Au lieu de s’activer pour la résolution du problème de la pénurie d’eau qui dure depuis longtemps dans la région, les autorités optent pour l’approche sécuritaire», estime Riskou.

 

Rareté l’eau à Zagora, un problème qui à près de 20 ans

En effet, selon les ONG locales, le problème de la rareté l’eau à Zagora remonte à près de 20 ans.  «Déjà en 2005, lors de plusieurs réunions auxquelles j’ai assisté, le gouverneur avait promis à la population une solution définitive du problème en 2015. Aujourd’hui donc, les populations ne croient plus aux promesses», souligne Riski pointant du doigt « le manque de vision stratégique » de la part de l’ONEE pour trouver une solution ainsi que le manque de volonté de la part des politiques. Aujourd’hui, les responsables de l’ONEE avancent une autre échéance: 2023, date d’un projet de construction d’un futur barrage dans la région.

 

1 dirham les 5 litres d’eau « potable »

En attendant, actuellement les populations, particulièrement ceux habitant dans des quartiers situés dans des zones élevées, vivent sans accès à l’eau du robinet depuis plusieurs mois, sachant que cette eau est salée et n’est utilisée que pour laver la vaisselle, faire le linge ou se laver.

Pour boire, les habitants achètent de l’eau à 1 dirham les 5 litres. «Il s’agit d’eau au goût acceptable, mais rien ne garantit qu’elle est traitée ou véritablement potable», explique Mohammed Hifdi, membre de l’AMDH section Zagora.

Selon plusieurs sources concordantes, l’eau est acheminée par des camions-citernes depuis des puits situés dans les périphériques, et ce, en l’absence de tout contrôle des autorités. «Pourquoi les autorités locales n’utiliseraient-elles pas ces mêmes sources pour alimenter les populations en eau à travers des canaux dignes de ce nom», Hifdi.

 

Et la pastèque?

Autre paradoxe que connait la région, de grands producteurs de pastèques et melons, cultures nécessitant de grandes quantités d’eau, ne trouvent aucune difficulté pour arroser leurs exploitations agricoles dont la surface totale est estimée à 5000 hectares. «Leurs récoltes sont exportées, alors que les populations locales pâtissent de la rareté de l’eau et que la région souffre d’un grave manque d’infrastructures les plus basiques…», déplorent les militants associatifs.

 

 

 

 

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