Un puissant tremblement de terre, d'une magnitude évaluée à 7,0, a secoué vendredi matin le…
Vidéos. Apparition de nouvelles sources d’eau après le séisme: les explications d’un climatologue
Publié leAu pied des montagnes du Haut-Atlas, dans la province de Ouarzazate, l’apparition de nouvelles sources d’eau, dans le sillage du séisme d’Al Haouz survenu le 8 septembre, constitue pour les villageois un signe de bon augure où s’emmêlent étonnement et espérance.
Ce phénomène inédit constaté et documentés via des vidéos au niveau de plusieurs localités sinistrées par le tremblement de terre, particulièrement dans les douars montagneux de la province de Ouarzazate.
Au détour de deux villages, il n’est pas rare d’apercevoir des curieux attroupés par dizaines devant l’une de ces cascades apparues, comme par enchantement, immédiatement après le séisme.
Ces jets d’eau intriguent les villageois qui ne cachent pas leur réjouissance. Et chacun y va de son commentaire sur les vertus réelles ou supposées de cette « eau bénite », qu’ils considèrent presque comme une consolation divine venue apaiser leurs souffrances face au sinistre.
Qualifiées de “miracle”, de nouvelles sources d’eau ont jailli au Maroc, quelques jours après le séisme. pic.twitter.com/VOnHgmNCgw
— AJ+ français (@ajplusfrancais) September 15, 2023
Surplombant un oued intermittent, le village de Tizgha, situé à 80 kilomètres de Ouarzazate, fait partie de ces zones que le séisme n’a pas épargné, mais surtout de celles que la bénédiction de l’eau n’a pas oubliées … Après tout, « à quelque chose, malheur est bon ».
A en croire ses habitants, ce hameau enclavé souffre depuis plusieurs années d’un déficit hydrique chronique. Les sources naturelles d’eau potable ont presque tari, les puits ont été épuisés et les cours des oueds asséchés. Mohamed, un habitant du village, explique dans une déclaration à la MAP que, dans cette localité à la vie communautaire, « les habitants devaient s’arranger entre eux pour un accès à l’eau tous les vingt jours pour chacune des familles ».
Aujourd’hui, a-t-il ajouté non sans émerveillement, « le débit des principales sources qui alimentent la rivière a augmenté et de nouvelles sources sont apparues ». Résultat : « le délai d’attente pour l’accès à l’eau a été réduit à trois jours », a-t-il affirmé, émettant l’espoir de voir cette manne perdurer pour longtemps encore.
Les sources d’eau qui ont jailli au lendemain du séisme au Maroc 🇲🇦 commencent à former des cours d’eau. Al Hamdoulillah 🤲 pic.twitter.com/P7emdLd5qS
— Morocco Now (@MoroccoNowMa) September 13, 2023
Ce phénomène, encore peu connu, doit bien avoir une explication scientifique. Contacté par la MAP, l’expert en climat et développement durable, Mohamed Benabbou, a soutenu que les séismes et les volcans entraînent des changements importants de la surface terrestre.
Une lueur d’espoir après le drame du séisme 🇲🇦
Dans l’Atlas, le séisme marocain a fait apparaître de nombreuses sources d’eau potable. Un évènement qualifié de miracle par les marocains qui permettrait de relancer l’agriculture dans une région particulièrement touchée par la… pic.twitter.com/bWNbTp812y
— Réel média (@reelmediaoff) September 20, 2023
Ces fléaux naturels peuvent aussi entraîner corollairement une forte augmentation du débit d’eau, comme celui observé à Ouarzazate et à Taroudant, ou provoquer sa diminution, voire le tarissement des sources existantes et l’épuisement du stock hydrique dans certaines cascades et sources, a-t-il indiqué. « Sous terre, les couches géologiques renferment des ressources hydriques, à l’instar des couches de calcaire qui contiennent un réservoir d’eau solide et dense qui peut former des cavernes d’eau souterraines. L’explosion de ces cavernes, lorsqu’elles sont soumises à de fortes pressions, est à l’origine de l’apparition de nouvelles sources d’eau », a-t-il expliqué.
D’un point de vue scientifique, il s’agit donc d’un phénomène naturel qui ne peut être que temporaire avant que l’eau ne revienne à son état normal, a fait savoir M. Benabbou, qui évoque d’autres « risques post-séisme liés à la fuite des eaux souterraines à travers les failles provoquées par le tremblement de terre ». Si l’apparition de nouvelles sources d’eau ravit dans l’immédiat les populations des zones affectées par le séisme, le Maroc reste pleinement conscient des problématiques liées au stress hydrique.