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Vidéo. Hausse des prix: le PPS condamne « le silence et l’inaction » du gouvernement
Publié leDans une lettre ouverte à Aziz Akhannouch, le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme condamne « l’inaction » de son gouvernement face à la « flambée exorbitante et insupportable » des prix des produits de consommation.
Le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a tenu jeudi une réunion extraordinaire. Celle-ci était consacrée à « l’examen de la situation économique, sociale et politique, et plus particulièrement à la question de la flambée des prix et de la grave détérioration du pouvoir d’achat des Marocains ».
« Il a ainsi décidé de vous adresser, monsieur le Chef du gouvernement, cette lettre ouverte, car cette question est devenue une préoccupation majeure et une source d’inquiétude pour tous les Marocains », explique le parti dans cette lettre ouverte lue devant la presse.
Dans cette lettre signée par son secrétaire général Mohammed Nabil Benabdallah, le parti « note avec une grande inquiétude la légèreté qui caractérise la gestion, indifférente et irresponsable » par le gouvernement « de la flambée exorbitante et insupportable des prix des produits alimentaires et de consommation, provoquant ainsi une montée de l’exaspération et de la tension populaire et menaçant la paix sociale ».
Le PPS condamne ensuite « le silence et l’inaction » du gouvernement « face à cette situation qui affecte toutes les catégories sociales, et en particulier les personnes à revenu modeste, les couches nécessiteuses et vulnérables et les classes moyennes.
« Il attire également l’attention sur les dépits répétitifs des Marocaines et des Marocains devant les assurances verbales et les expressions de satisfaction du gouvernement, démenties par la réalité, ainsi que par les publications de Bank Al-Maghrib, du Conseil économique, social et environnemental et du Haut-Commissariat au Plan, qui attirent l’attention sur la gravité de la situation et l’élargissement de la pauvreté », lit-on dans la lettre ouverte.
Arrêter la « justification »
Le parti de gauche veut que que le gouvernement assume « pleinement ses responsabilités face à la situation sociale préoccupante. Il estime aussi qu’il doit « abandonner complètement la rhétorique de la justification de la situation par les fluctuations internationales, les conditions climatiques et l’arguments fallacieux de l’héritage des gouvernements précédents au sein desquels votre parti a été une composante essentielle, en assumant les portefeuilles des plus importants secteurs financiers, économiques et productifs ».
Pour le PPS, le gouvernement n’a pris « aucune mesure forte et efficace » pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens et ce, depuis son arrivée il y a plus d’un an et demi.
Le parti estime aussi que le gouvernement « a complètement renié le Nouveau modèle de développement dont il a fait sa référence » et qu’il a « échoué à mettre en œuvre la plupart de ses engagements formulés dans la déclaration gouvernementale ».
Le PPS cite, entre autres, le revenu de dignité, l’augmentation des salaires du personnel éducatif, l’élargissement de la classe moyenne, la réalisation d’un taux de croissance de 4%, la création de 200.000 postes d’emplois permanents par an et la s »ortie d’un million de familles de la situation de pauvreté ».
Plafonner
Pour y remédier, le parti demande au gouvernement Akhannouch d' »agir d’urgence », en « annonçant un plan précis et global, qui ne soit pas fondé uniquement sur les aménagements de la politique monétaire qui ont montré leurs limites, ni sur le libre cours laissé à la forte inflation sans y faire face ».
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Ce plan devrait, selon la formation politique, « permettre de contrer sérieusement la dégradation continue des conditions sociales et économiques, mise en exergue par les inquiétants indicateurs et données officiels ».
Le PPS fait référence à la hausse de l’Indice des prix à la consommation de 10,1% au cours du mois de février 2023, en raison principalement de l’augmentation des prix des produits alimentaires de 20,1 %.
Il propose, entre autres, d’avoir recours à la loi sur la liberté des prix et la concurrence, « permettant au gouvernement de plafonner temporairement les prix des produits qui connaissent une hausse exorbitante ». Il estime aussi qu’un « véritable contrôle » du marché national doit être mis en place et que les subventions accordées aux transporteurs, « qui n’ont pas eu d’impact positif tangible », doivent être réévaluées.
Le PPS n’est pas le seul à être monté au créneau pour dénoncer la gestion par le gouvernement de l’inflation. Le 25 mars dernier, le bureau politique de la Fédération de gauche démocratique (FGD) a également dénoncé la « détérioration du pouvoir d’achat des citoyens hommes et femmes ».
Celle-ci créé, selon le parti, « une colère et un mécontentement populaires croissants en raison de la vague continue de prix élevés, de chômage, de pauvreté et de marginalisation ».
La FGD estime que le gouvernement doit « agir immédiatement pour promulguer des mesures de protection du pouvoir d’achat des citoyens » et « élaborer des programmes urgents pour réduire les fortes disparités ».