Exclusif. Sur la trace des dealers avec la brigade des Stups de Casablanca

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Vidéo. 112 trafiquants présumés de la drogue "lboufa" interpellés en un mois
Image illustration. © Hamza Babas

Terrés dans les ruelles des quartiers populaires de Casablanca, les dealers de « Lpoufa » et autres drogues ne font jamais trêve. Face à eux, des policiers toujours prêts à en découdre avec tout type de trafic. Reportage.

Il y a, à peine une année, « Lpoufa », une drogue fort addictive fabriquée à base de résidus de la cocaïne et d’autres produits chimiques, n’était connue de personne. Aujourd’hui, elle occupe une place à part dans la liste des drogues qui circulent à Casablanca, au même titre que Chira et les psychotropes. Mais c’était sans compter sur les efforts de réactivité et de vigilance de tous les corps de police, en particulier ceux de la brigade des stupéfiants.

4 arrestations en moins d’une heure

Au district Al-Fida Mers Sultan, auquel s’est rendue l’équipe de H24info, la police a mis la main, en une semaine seulement, sur un peu plus de 150 grammes de « Lpoufa« , entre autres drogues. Les arrestations des trafiquants de cette « drogue des pauvres », dont le prix varie pourtant entre 150dh et 200dh le gramme, se sont accentuées ces dernières semaines et commencent à porter leurs fruits.

Drogues saisies la semaine dernière par la PJ de Lfida Mers Sultan
Drogues saisies la semaine dernière par la PJ de Lfida Mers Sultan

Sur les deux opérations, l’une au marché Korea et l’autre à Derb Mila, auxquelles nous avons assisté lundi soir, aucune trace de « Lpoufa » n’a été détectée par les hommes du chef de la brigade des stups au district Lfida Mers Sultan et de la brigade anti-gangs (BAG). La première a permis la saisie d’environ 300 grammes de chira, tandis que le deuxième coup de filet, un peu plus délicat, a permis l’arrestation, quelques minutes plus tard, de trois trafiquants en possession de substances psychotropes et de l’ecstasy qu’ils vendaient dans un taudis à Derb Mila.

Chaque jour, 5 à 7 interpellations

Selon le chef de la brigade des stups au district Lfida Mers Sultan, qui ne peut révéler son nom par mesure de sécurité, la population de cette zone dépasse les 800.000 habitants, auxquels s’ajoutent chaque jour 300.000 visiteurs.

« Avec l’appui de tous les services de la sûreté nationale, la brigade s’emploie à lutter contre le trafic de drogue sous toutes ses formes. Lequel trafic se propage de temps à autre en raison de plusieurs facteurs », a-t-il fait savoir, affirmant que « cinq à sept trafiquants sont interpellés chaque jour ».

Pour ce qui est de Lpoufa, c’est une nouvelle drogue qui s’est répandue surtout parmi les jeunes, notamment en raison de son prix qui ne dépasse pas les 200 dirhams le fix, explique-t-il. « Toutefois, le niveau de propagation de son trafic est faible par rapport à celui des autres drogues, notamment Chira et les psychotropes grâce aux mesures sécuritaires drastiques prises pour contrer ce nouveau fléau », nuance ce commissaire principal.

Les heures de trafic de cette drogue ne sont pas les mêmes que celles des autres. « Lpoufa se vend en principe au-delà de minuit et ses dealers utilisent des voitures de location, ce qui complique leur arrestation pour les services de police », fait-il remarquer.

En outre, les dealers de Lpoufa ne restent jamais dans un seul endroit. Ils se déplacent constamment et n’opèrent que via leurs téléphones portables et n’acceptent de vendre qu’en recevant un code de la part du client. Autre point important auquel il a fait référence: « les trafiquants de cette drogue n’ont pas un domicile fixe, mais louent des appartements meublés qu’ils changent en permanence ».

Trafiquants? Incarcérés ou en cavale

Pour sa part, le chef de la brigade de la police judiciaire du district Lfida Mers Sultan, le commissaire divisionnaire Mohamed Benbella, « cette brigade parvient à arrêter un nombre important d’individus impliqués dans le trafic de drogue sous toutes ses formes, allant des psychotropes à chira en passant par lmaâjoune, la marijuana…etc ».

« En ce qui concerne Lpoufa, apparue au courant de cette année, toutes les brigades de la police judiciaire procèdent à l’interpellation de toutes les personnes suspectées de trafic de cette drogue, qui n’est pas la plus répandue dans cette zone », relève-t-il, réaffirmant que « Chira et les psychotropes sont plus trafiqués que Lpoufa ».

« Lpoufa n’est pas la drogue la plus vendue dans cette zone. Généralement, deux ou trois trafiquants de cette substance sont interpellés chaque semaine », souligne M. Benbella, ajoutant qu’il « a été remarqué que plusieurs d’entre eux ont été incarcérés, tandis que le reste est en cavale et fait l’objet d’avis de recherche au niveau national ».

« La brigade de la PJ demeure », dit-il, « à l’affût de tous les trafiquants de façon générale, dont un grand nombre se trouve en ce moment derrière les barreaux ». Dans le cadre de la stratégie menée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), et les instructions préfectorales « reçues quotidiennement concernant la lutte contre le trafic de drogue au niveau de Casablanca et, en particulier, le district de Mers Sultan Lfida, la brigade des stupéfiants effectue des opérations d’assainissement de façon quotidienne pour lutter contre ce fléau ».

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