Il n'est pas sorti en arabe, ses rares traductions parcellaires circulent sous le manteau en…
Vidéo. Casablanca: l’écrivain français David Foenkinos présente son dernier roman
Publié leL’écrivain français David Foenkinos s’est rendu au Maroc les 20 et 21 septembre pour présenter son dernier roman, Numéro deux: l’histoire de Martin Hill, le petit garçon qui devait interpréter Harry Potter au cinéma avant d’être devançait par Daniel Radcliffe. Rencontre.
L’histoire s’inspire de faits réels. En 1999, l’équipe de casting du film Harry Potter hésite plusieurs semaines entre deux petits garçons. Et c’est finalement Daniel Radcliffe qui est choisi pour incarner le sorcier le plus célèbre de la littérature. David Foenkinos imagine alors la vie du « numéro deux », qui passe à deux doigts de la gloire.
« Comment se reconstruire en ayant un lien permanent avec ce qu’on a raté? C’est ce que j’ai voulu raconter dans ce livre », explique l’écrivain français à succès lors d’une rencontre organisée mercredi 21 septembre 2022 à l’Institut français de Casablanca. Invité par l’Institut et la librairie Livremoi, l’auteur qui a frôlé le prix Goncourt en 2014 pour Charlotte, a répondu aux questions des lecteurs du Maroc.
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« J’ai vécu le sujet du livre, l’échec, et je l’ai vécu parfois comme quelque chose d’intéressant », confie-t-il à l’auditoire. En 1991, à l’âge de 16 ans, il est atteint d’une maladie très rare qui l’immobilise plusieurs mois à l’hôpital. C’est à ce moment-là qu’il s’éprend de littérature, dévorant livre après livre. Sans se destiner à une carrière d’écrivain, Foenkinos aime écrire et publie finalement sans grand retentissement son premier ouvrage Inversion de l’idiotie : de l’influence de deux Polonais, chez Gallimard, en 2002.
Avec amusement, il se plaît à raconter sa première séance de dédicaces dans une Fnac où « il n’y avait qu’une seule femme qui ne savait même pas » qui il était. Une dame qui dit-il, était là par hasard parce qu’elle « avait oublié ses clés et attendait que son mari rentre ». Admiratif d’auteurs éclectiques tels que Philip Roth, Milan Kundera et Dostoïevski, l’auteur ne connaît le succès qu’en 2009 et se hisse en tête des ventes avec La Délicatesse, adapté au cinéma deux ans plus tard, puis avec Charlotte, couronné des prix Renaudot et Goncourt des lycéens.
« L’échec est une composante du succès »
« Avez-vous déjà été vous-même numéro deux? », demande une femme dans l’assemblée. « Oh oui, plusieurs fois », reconnaît l’auteur, dont les romans abordent le thème de la reconstruction après un échec. « L’échec est une composante du succès », affirme-t-il. « Les parcours de vie changent beaucoup aujourd’hui. Les gens se réinventent, les vies sont moins linéaires. Il y a la possibilité de cette mutation, de ces choix qui nous font bifurquer et le livre parle de la possibilité d’aborder cette seconde vie », affirme l’écrivain.
Le livre consacre aussi quelques pages à la réussite extraordinaire de J.K. Rowling. « Mon livre est non autorisé par J.K. Rowling, donc il est un peu sulfureux », plaisante l’auteur, fasciné par le « véritable conte de fées » qu’a connu cette « femme totalement désespérée, vivant d’aide sociales et qui va devenir l’auteur le plus lu au monde ». Il révèle lui avoir écrit une lettre, restée sans réponse pour le moment. L’écrivain confie par ailleurs avancer sur le projet d’adaptation au cinéma de « Numéro deux ».
Ce n’est pas la première fois que David Foenkinos voyage au Maroc. « C’est toujours un plaisir de rencontrer les lecteurs marocains. Je suis venu plusieurs fois, notamment au festival du livre de Marrakech, ou à l’occasion de séances de dédicaces pour rencontrer des lecteurs… La dernière fois, c’était pour l’anniversaire de Leïla Slimani. J’étais aussi à Tanger avec Tahar Ben Jelloun », fait part l’écrivain, se disant « très ami » avec les deux auteurs marocains lauréat du Goncourt.
>> Numéro deux, David Foeninos, Gallimard, 2022, 250 DH.