Vidéo. Akhbar Al Yaoum: les journalistes surpris et inquiets pour leur avenir
Publié leEn l’absence de son directeur de publication, le quotidien Akhbar Alyaoum continue tout de même à sortir en kiosque, mais le flou règne autour de l’avenir du journal.
Il est 11h du matin, des journalistes concentrés sur leurs ordinateurs, un calme inhabituel plane sur une rédaction à quelques heures du bouclage, un patron poursuivi pour « traite d’êtres humains », « abus de pouvoir » « viols avec violence », et d’autres graves chefs d’inculpation, un navire qui navigue sans capitaine… bienvenue chez Akhbar Alyaoum.
« D’habitude l’ambiance est plus festive ici, on parle à haute voix, on s’échange les blagues, mais là c’est le deuil. Difficile de jouer l’indifférent, après tout ce qui s’est passé », nous confie un confrère du quotidien. L’impact des poursuites contre le patron Taoufik Bouachrine se lit clairement dans les yeux des journalistes, qui se sont refusés de parler par devoir de réserve, avant l’ouverture du procès de leur directeur prévue le 8 mars. A l’intérieur des locaux, le bureau de Bouachrine est resté fermé depuis son arrestation, « par précaution », d’après un responsable de la rédaction.
L’administration du quotidien aurait déjà commencé sa prospection pour trouver un délégué à Taoufik Bouachrine. Signature des salaires, recrutement, et validation des articles… tout passait par l’actuel inculpé, à la fois directeur de publication et principal actionnaire du groupe médiatique, qui inclue également le site d’information Alyaoum 24 et Soltana. « En dépit de notre volonté de continuer et de ne pas laisser tomber Akhbar Alyaoum, les choses risquent quand même de bloquer si son absence persiste », nous souffle un membre de la rédaction ayant requis l’anonymat.