Validée par la CEDH, l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen devant la justice française

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L'imam Hassan Iquioussen./Crédits: DR

La mesure d’expulsion vers le Maroc du prédicateur Hassan Iquioussen, que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a refusé de suspendre jeudi, est examinée devant le tribunal administratif de Paris, qui fixera le sort de l’imam réputé proche des Frères musulmans.

L’homme de 57 ans, dans le viseur de Gérald Darmanin qui a signé lui-même le 29 juillet l’arrêté d’expulsion, est accusé par les autorités françaises d’avoir lancé des appels à la haine et à la violence visant notamment la communauté juive.

Le ministre de l’Intérieur a de nouveau justifié jeudi sur Cnews son expulsion, jugeant qu’il avait tenu « des propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement anti-femmes » lors de prêches ou de conférences, tenus il y a près de 20 ans pour certains.

Son avocate, Lucie Simon, avait saisi mercredi la CEDH, qui siège à Strasbourg, considérant que la mesure d’expulsion violait plusieurs dispositions de la Convention européenne des droits de l’Homme sur l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, le droit au respect de la vie privée et familiale, à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou encore à la liberté d’expression.

Lire aussi: Le Maroc accepte l’extradition de l’imam Hassan Iquioussen, expulsé de France

La CEDH, qui n’a pas motivé sa décision dans son communiqué, a rejeté sa requête, expliquant qu’elle n’accorde des mesures provisoires de suspension « qu’à titre exceptionnel », lorsque le requérant est exposé « à un risque réel de dommages irréparables ». Ce qu’elle semble considérer ne pas correspondre à la situation d’Hassan Iquioussen.

Me Simon a, en parallèle, saisi « en référé », c’est-à-dire en urgence, le tribunal administratif de Paris pour obtenir la suspension de l’expulsion de son client.

La Ligue des droits de l’homme (LDH), tout en désapprouvant les propos de l’imam « au plus haut point et sans aucune réserve », a indiqué dans un communiqué qu’elle interviendrait « volontairement au soutien de la requête » en appelant « au respect du droit ». La LDH fait valoir qu’il est né en France, « y a toujours vécu et fondé sa famille » et « n’a jamais fait l’objet de la moindre condamnation pénale ».

L’audience a débuté à 14H00 et la décision devrait tomber d’ici à la fin de la semaine. Le Maroc a déjà délivré un laisser-passer consulaire à la France en début de semaine.

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