Un «protectorat» de l’ONU à Gaza ne serait pas une solution, estime Guterres

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Guterres condamne la «déformation» de ses propos sur le Hamas et souligne qu'il n'a pas justifié ses attaques 
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, le 19 octobre 2023 au Caire. © Khaled DESOUKI / AFP

Un « protectorat de l’ONU » à Gaza après la guerre ne serait pas une solution, a estimé lundi le secrétaire général des Nations unies, plaidant pour une « transition » impliquant de multiples acteurs, notamment les Etats-Unis et les pays arabes.

« Il est important de pouvoir transformer cette tragédie en opportunité, et pour que ce soit possible, il est essentiel qu’après la guerre nous allions de façon déterminée et irréversible vers une solution à deux Etats », a déclaré Antonio Guterres à la presse.

Cela passe par « une Autorité palestinienne renforcée, endossant les responsabilités à Gaza », a-t-il estimé. Mais « l’Autorité palestinienne ne pouvant pas se rendre à Gaza avec les chars israéliens », « la communauté internationale doit envisager une période de transition ».

« Je ne pense pas qu’un protectorat de l’ONU à Gaza soit une solution. Je pense que nous avons besoin d’une approche avec des acteurs multiples, dans laquelle différents pays, différentes entités, coopèreront », a-t-il indiqué, évoquant parmi ces acteurs les Etats-Unis, « garants » de la sécurité d’Israël, et les pays arabes de la région, « essentiels » pour les Palestiniens.

« Tout le monde doit se rassembler pour créer les conditions d’une transition, permettant à une Autorité palestinienne renforcée d’assumer les responsabilités à Gaza ».

Il a d’autre part une nouvelle fois dénoncé « les violations du droit international humanitaire et les violations de la protection des civils à Gaza ».

Chaque année, le secrétaire général publie sa « liste de la honte » sur les droits des enfants lors de conflits, et l’absence d’Israël sur cette liste est critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme.

Sans dire si cette situation pourrait évoluer, Antonio Guterres a comparé le nombre d’enfants tués en quelques semaines à Gaza à d’autres conflits dont les parties ont été inscrites sur sa liste noire.

« J’ai présenté sept rapports, dans ces sept rapports, le nombre le plus important d’enfants tués en une année par un acteur concernait les talibans en 2017-2018, le deuxième était le gouvernement syrien et ses alliés (…), là aussi autour de 700 », a-t-il noté.

« Sans entrer dans les discussions sur l’exactitude des chiffres publiés par les autorités de facto à Gaza (le Hamas, ndlr), ce qui est clair, c’est qu’en quelques semaines, des milliers d’enfants ont été tués », a-t-il insisté, décrivant un nombre « sans précédent » de morts de civils lors d’un conflit depuis son arrivée à la tête de l’ONU en janvier 2017.

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