Drogue: installé à Meknès, «Le Chacal» condamné à 9 ans de prison par un tribunal marseillais

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Prison ferme pour deux policiers qui avaient aidé leur "indic", trafiquant de stupéfiants
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Salim Benyoub, un trafiquant de stupéfiants, également « indic », qui avait réussi à convaincre deux policiers marseillais de détourner des fichiers à son profit, a été condamné à neuf ans de prison par un tribunal marseillais.

Ces derniers, qui avaient détourné des fichiers de police à son profit alors qu’il était censé être leur informateur, ont été condamnés vendredi à Marseille à des peines de deux ans et 18 mois de prison ferme, à purger sous bracelet électronique.

Le parquet avait requis jeudi une peine de trois ans contre ces deux fonctionnaires, désormais révoqués de la police nationale.

Absent du procès et véritable pivot de l’affaire, Salim Benyoub, alias « Le Chacal » s’est vu infliger neuf ans de prison et un mandat d’arrêt a été décerné. Ce trafiquant, déjà condamné à perpétuité en Algérie pour trafic de drogue, s’est désormais installé à Meknès (Maroc).

En mars 2018, après s’être fait dérober dans le Val d’Oise des dizaines de kilos de résine de cannabis, « le Chacal » n’avait eu de cesse de retrouver Mourad B., qu’il soupçonnait d’avoir trempé dans ce « carottage ».

Pour y parvenir, il avait sollicité ses multiples relations policières, étant notamment un informateur officiel de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS).

Selon l’accusation, des documents extraits de fichiers de police lui avaient permis de retrouver la trace de Mourad B. à Marseille où il avait recruté un commando pour l’enlever et le séquestrer.

Quatre membres de cette expédition punitive menée en juin 2018 ont été de leur côté condamnés à des peines allant de sept ans de prison à trois ans dont un an avec sursis.

L’ex-policière Sonia Cocouard, 45 ans, a été condamnée à trois ans de prison dont un an avec sursis pour le détournement des fichiers de police et association de malfaiteurs en vue de commettre un enlèvement, une séquestration et des violences.

Très proche de Salim Benyoub avec lequel elle avait contracté, en 2009, un mariage blanc en échange de 20.000 euros, elle lui adressait fréquemment des captures d’écran de documents extraits des fichiers.

« Elle, c’est de l’industriel », avait estimé la procureure Isabelle Candau, évoquant « au moins 70 » consultations illégales.

« C’est presque à l’insu de son plein gré qu’elle faisait ses consultations », avait plaidé son avocat Me Mathieu Bui pour qui « elle finit par croire que son travail c’est de donner des informations à Benyoub ». Selon l’avocat, elle ignorait le projet d’enlèvement.

Son ex-collègue, Soufiane Ouguayour, a été relaxé pour l’association de malfaiteurs mais condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour le détournement de fichiers et ses relations financières troubles ainsi qu’une escroquerie à l’assurance commise avec Salim Benyoub.

Lire aussi: Un narcotrafiquant abattu dans un spectaculaire coup de filet à Casablanca

La défense a déploré l’absence d’autres policiers, des gradés qui étaient dans le collimateur de la justice au début de l’enquête mais n’ont finalement pas été poursuivis. Notamment un fonctionnaire de l’OCRTIS, agent traitant du « Chacal », qui avait à la demande de celui-ci utilisé une fausse réquisition pour obtenir la géolocalisation d’un téléphone que le trafiquant soupçonnait d’être celui de son voleur.

« Ici on n’a que le menu fretin, on se contente de modestes gardiens de la paix, on ne touche pas aux gradés », a ainsi regretté Me Bui.

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